Pierre de Boulhe

De Marquerose
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Biographie selon Fliche

Presque aussitôt après la mort de Guillaume Pellicier, le roi Henri II, sur la recommandation du maréchal de Damville, gouverneur de Languedoc, nomma, pour lui succéder au siège épiscopal de Montpellier, PIERRE DE BOULHE et non pas de LA ROUILLE, comme l'ont écrit plusieurs auteurs. Pierre de Boulhe naquit à Blois et, suivant les frères de Saint-Marthe, était abbé d'un monastère dont la situation est ignorée, mais qui est désigné sous le nom de Sambausensis abbatia. Nous supposons qu'il y a là une erreur, mais il nous parait difficile de la rectifier. Quoi qu'il en soit, le souverain Pontife n'agréa point la nomination de Pierre de Boulhe, qui, n'ayant été ni sacré, ni reconnu comme évêque par le clergé du diocèse, ne saurait être compté parmi les évoques de Montpellier. Il n'en perçut pas moins les revenus de l'évêché, et de 1569 à 1573, Simon de Fizes, son procureur, en administra le temporel en son nom. Ce' fut lui qui inféoda à M. de Robin, la seigneurie de Beaulieu qui, plus tard cependant, par les consuls de Montpellier, rentra sous la juridiction épiscopale. Quant au spirituel, personne n'administra, que Léonard d'Aiguillon, prévôt du chapitre, qui, à la mort de Guillaume Pellicier, avait été nommé vicaire général capitulaire. Après son décès arrivé en 1572, Guillaume Pelet lui succéda dans ces fonctions aussi bien que dans sa prévôté. Pendant ce temps, les troubles continuèrent à Montpellier. Neuf églises qui avaient été épargnées furent détruites, et la maison épiscopale, la Salle de l'Évoque, fut entièrement ruinée. Les neuf églises étaient celles de Saint-Ruf, de Sainte-Foy, de Saint-Jean, de Sainte-Anne, de Saint-Sébastien du Palais, de la Sainte-Croix, de Saint-Nicolas et enfin de Saint-Matthieu. La paix de Longjumeau fut publiée à Montpellier le 30 avril 1569, mais elle ne mit fin ni aux-plaintes réciproques ni à la défiance qui était générale. Enfin, Jean Nadal, seigneur de la Crouzette, gouverneur de Montpellier pour Damville, parvint, le 27 juillet suivant, à chasser plus de 1200 hérétiques, et trois jours après, arriva le vicomte de Joyeuse qui rétablit les ecclésiastiques, remit en charge les consuls catholiques, et fit créer douze conseillers politiques pris dans le clergé, la noblesse et le tiers-état. Le chapitre cathédral rentra alors à Montpellier et délibéra de faire dans l'église de Notre-Dame des Tables, le service de la cathédrale et celui de Saint-Denys, qui était alors la paroisse de Monpelliéret et se trouvait située au faubourg du Pila-Saint-Gély.

Comme le souverain Pontife persista à refuser des bulles à Pierre de Boulhe, Charles IX connaissant le besoin qu'avait Montpellier d'un évêque qui y résidât, nomma à sa place Antoine de Subjet, doyen de Tarascon. Pierre de Boulhe transigea avec lui, et garda un canonicat qu'il possédait dans la cathédrale de Senlis. C'est à lui que Gilles Déschamps dédia, en 1575, une édition de Térence, qu'il avait enrichie de remarques grecques et latines.