Pierre Carles

De Marquerose
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Rappel de carrière du colonel Pierre Carles (né en 1924), décédé en sa 95ème année. Ses obsèques ont eu lieu en l’église St Pierre aux Liens de LAVERUNE (Hérault) le 31 mai 2016.

Son éloge a été prononcé par le général Jean-Louis Bouard.

Originaire de Lavérune, Pierre CARLES s’engage en janvier 1941 au 8ème RI où il est promu sergent avant de rejoindre le 6ème RTM en garnison au Maroc en novembre 1942.

Avec ce régiment, il participe à la très dure campagne d’Italie de février à juillet 1944, combattant dans la zone de Cassino, au Garigliano, dans l’offensive contre la ligne Gustav, en Toscane. Sergent-chef, chef de groupe « Mortiers » il est cité à l’ordre de la brigade.

Au cours de la campagne d’Italie, le 6ème RTM aura perdu 287 tués, 1148 blessés, plus de 100 disparus

Puis en octobre et décembre 1944, ce seront les combats de la campagne de Libération de la France dans la boue, le froid, dans le Doubs, les Vosges, à Mulhouse. En octobre, en une dizaine de jours, aux combats victorieux du Haut de Faing (1003 m), le 6ème RTM perd 127 tués, 764 blessé, 26 disparus.

Début décembre, le sergent-chef CARLES rejoint l’école d’officier de Cherchell (Algérie) ; aspirant d’active le 1er juin 1945, il va poursuivre sa carrière au sein de la Légion Etrangère, servant au Maroc au 3ème Etranger puis à la 8ème compagnie mixte montée comme chef de section ou de peloton, participant aux actions de pacification au sud de Khenifra, où les tribus sont promptes à se rebeller, à la 4ème Demi-brigade de Légion Etrangère qui redevient 4ème REI en 1948, comme lieutenant, toujours en compagnie montée, chef de peloton.

La guerre d’Indochine a besoin de renforts. Le lieutenant Carles y effectue un premier séjour de juin 1949 à septembre 1951, comme chef de section à la 13ème DBLE, puis comme officier de renseignements au sein du 3ème bataillon, en Cochinchine. Il est cité deux fois à l’ordre de la Division, blessé, ces citations mettant en avant « son courage, son sang-froid exemplaires » et ses « très belles et solides qualités militaires ».

Puis, c’est à nouveau le Maroc, au 1/4ème REI comme commandant de compagnie et officier de sécurité à Meknès pour deux ans avant de servir à nouveau en Indochine, au Tonkin, à la 13ème DBLE comme commandant de compagnie.

Rapatrié sanitaire en avril 1955, le capitaine Carles, promu chevalier de la Légion d’Honneur, sera en congé maladie durant deux ans.

Après une année à l’EM des Forces Françaises en Allemagne, en septembre 1958, c’est le retour à la 13ème DBLE où le capitaine Carles sera successivement commandant de compagnie puis adjoint opérationnel d’Etat-major tactique, en Algérie. Il est cité deux fois, à l’ordre de la Division, dans le Hodna « menant ses hommes à l’assaut, a réussi à déloger les rebelles de leurs positions, permettant ainsi par sa manoeuvre, leur destruction presque totale... », à l’ordre du Corps d’Armée, en Petite Kabylie, où, « tout particulièrement, en conduisant une série de coups de main osés, actions qui permirent la mise hors de combat de 23 rebelles et la récupération de 12 armes... », « S’est porté résolument à la tête d’un faible élément... a permis le dégagement de deux légionnaires blessés et la récupération d’une arme. »

En octobre 1960 le capitaine Carles est affecté au SHAPE (Grand Quartier Général des Puissances Alliées en Europe) à Mons en Belgique. Stagiaire à l’Ecole de guerre italienne en 1962, il est promu chef de bataillon, diplômé d’Etat-major en 1963.

Pendant 3 ans, le commandant Carles est directeur adjoint au Centre des Etudes de Langues Etrangères à Paris avant de prendre le commandement du 76ème BI (ou 76ème Groupement de Place) à Vincennes durant deux ans.

Profitant de ce séjour parisien, il présente avec succès sa thèse de doctorat ès lettres en Sorbonne en 1969.

En 1973, le lieutenant-colonel Carles est admis à faire valoir ses droits à la retraite à l’Ecole d’application de l’infanterie après y avoir dirigé l’Enseignement général durant deux ans.

Pierre Carles a servi les Armes de la France 32 ans dont 15 au sein de la Légion étrangère.

Il est nommé colonel de réserve en 1981.

En 1973, il avait participé aux études sur la création du musée de l’infanterie à Montpellier, dont il fut le premier conservateur à titre bénévole. Très actif au sein de l’association des Amis du Musée de l’Infanterie jusqu’au départ de l’EAI à Draguignan, il publiait régulièrement dans la revue de cette association.

Notre camarade était Commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix de Guerre 39/45 avec une citation, de la CG des Théâtres d’Opérations Extérieures avec deux citations, de la Valeur Militaire avec deux citations, et d’autres décorations dont les commémoratives afférentes à ses campagnes.


Aux obsèques de notre camarade, l’assistance était nombreuse à la messe et à l’absoute, famille, amis, compagnons d’armes, membres de l’académie des sciences et lettres de Montpellier.

Rédigé par Michel Bain