Le problème des origines de Montpellier (source)

De Marquerose
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RICHARD Jean-Claude Michel. Le problème des origines de Montpellier. In: Revue archéologique de Narbonnaise, tome 2, 1969. pp. 49-63

Professeur d'histoire ancienne aux universités de Rennes et de Paris IV (en 1988)

LE PROBLÈME DES ORIGINES DE MONTPELLIER

à Gaston Galtier in memoriam

Posé dès le xvne siècle, le problème des origines de Montpellier n'est certes pas récent (1). Mais les dernières découvertes archéologiques permettent de l'envisager dans des termes nouveaux. C'est surtout depuis les travaux du grand historien de Montpellier A. Germain (2) qu'une doctrine a vu le jour, selon laquelle la ville aurait pris naissance à la fin du xe siècle, à peu près ex nihilo. Sa fondation serait due soit à des réfugiés de Maguelone (détruite en 737), soit à des Espagnols qui seraient venus s'établir au vme siècle en Septimanie. Les historiens admettent souvent la participation des deux groupes, en accordant un rôle plus important tantôt aux uns tantôt aux autres. Cette théorie de « Montpellier ville sans passé » est généralement acceptée et le problème est resté entier (3). Quelques études furent consacrées à l'étymologie

(1) P. Gariel, Series Praesulum Magalonensium et Monspeliensium, variis Guillelmorum historiis locupletata et per ordinem annorum digesta ab anno 458 ad annum 1665, Tolosœ, 2e édition, 1665, p. 27; et Idée de la ville de Montpellier, recherchée et présentée aux honnêtes gens, Montpellier, 1665, p. 13. Voir aussi, au xvrne siècle, Ch. d'Aigrefeuille, Histoire de la ville de Montpellier, depuis son origine jusqu'à notre temps, Montpellier, 1737-1739, I, p. 1. Il ne saurait être question ici de citer tousles auteurs qui se sont occupés de Montpellier. On trouvera une bonne bibliographie dans l'ouvrage de Ph. Dollinger et Ph. Wolff, Bibliographie d'histoire des villes de France, Paris, 1967, s.v. Montpellier, p. 615-621.

Nous avons utilisé pour nos abréviations celles de V Année Philologique. Voici celles que nous employons pour les périodiques non recensés par cette Bibliographie : AMidi (= Annales du Midi, Toulouse 1889-), BSLG (= Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier 1878-), BSPF (= Bulletin de la Société Préhistorique Française, Paris 1904-), CFHLMR [= Congrès de la Fédération Historique du Languedoc méditerranéen et du Houssillon, Montpellier 1952-), CHA (= Cahiers d'Histoire et d'Archéologie, Nimes 1931-1938 et 1946-1949), CLP A (= Cahiers Ligures de Préhistoire et d' Archéologie, Bordighera 1952-), MS A Montpellier {= Mémoires de la Société Archéologique de Montpellier, Montpellier 1834-).

(2) A. Germain, Histoire de la commune de Montpellier depuis ses origines jusqu'à son incorporation définitive à la monarchie française, Montpellier, 1851, I, p. I, VII, VIII ; Histoire générale du Languedoc, édition Privât, 3, p. 7, 172 ; 12, note 18, p. 210, 213 ; F. Fabrège, Histoire de Maguelone, Paris-Montpellier, 1894-1901, I, p. 69 ; L. Guiraud, Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen Age, MSAMontpellier, 2e série, I, 1894-1899, p. 91 ; M. Vigie, Des enceintes successives de la ville de Montpellier, BSLG, lre série, 21, 1898, p. 124.

(3) Le problème n'est véritablement posé ni dans les Conférences sur l'Histoire de Montpellier (Montpellier, 1912), ni dans Montpellier, centre d'études méditerranéennes, Montpellier, 1922 ( : P. Gachon, Notice historique

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du nom de cette ville (1), mais il a fallu attendre, après la mise au point de G. Galtier (2), les premières publications de fouilles (3) pour que l'archéologie fasse entendre sa voix dans cette difficile question et apporte son concours à l'explication de la naissance de Montpellier.

Nous nous attacherons, après avoir décrit la situation et le site de Montpellier, à signaler les découvertes archéologiques faites sur le territoire de la commune, à les replacer ensuite dans le cadre du « Montpelliérais » et de la région, à montrer enfin comment, à notre avis, tous ces éléments permettent de poser le problème avec des données nouvelles. Certes nous ne prétendons pas apporter une solution, mais nous pensons présenter la question dans une meilleure perspective et fixer, du moins, une ligne de recherche.

I. Situation et site La situation de Montpellier (4) est celle d'un important carrefour : au Sud, la mer (dix kilomètres), les étangs (sept kilomètres), une plaine côtière ; au Nord, la zone des garrigues (5).

Du Nord au Sud, le Lez met en communication facile ces différentes parties. Vers l'Est, une route aisée parmi les garrigues conduit dans la direction de Nimes ; vers l'Ouest, on atteint Frontignan, Sète et l'étang de Thau par la plaine côtière, ou bien la région de Montbazin-Villeveyrac et la vallée de l'Hérault par une dépression entre la montagne de la Moure et la Gardiole. Vers le Nord, trois itinéraires permettent d'atteindre Quissac et, au-delà, les Cévennes par la vallée du Lez, Ganges par Saint- Martin de Londres, Aniane, le Lodévois et les Causses par Grabels-Montarnaud- Saint-Paul-et-Valmalle.

Montpellier se trouve donc parfaitement relié aux régions voisines : les garrigues au Nord, au-delà du pli de Montpellier; Nimes et le Rhône vers l'Est; la plaine de l'Hérault vers l'Ouest et les étangs qui communiquent facilement avec la mer, au Sud.

sur Montpellier, p. 159 : « Montpellier est une création médiévale »). Chez la plupart des auteurs la question est esquivée : « Des origines de Montpellier on ne connaît que fort peu de choses » (A. Fliche, Montpellier, Paris, 1935, p. 17) ; L.-J. Thomas, Montpellier, ville marchande, Montpellier, 1936, p. 13-28 ; « Les origines de la ville sont très obscures » : A.-E. Sayous et J. Combes, Les commerçants et les capitalistes de Montpellier aux XIIIe et XIVe siècles, RH, 188-189, 1940, p. 341 ; « Les origines de Montpellier demeurent obscures » : M. Durliat, L'art dans le royaume de Majorque, Toulouse, 1962, p. 58 ; en dernier lieu : Ph. Wolff, Épanouissement du Languedoc, Histoire du Languedoc, Toulouse, 1967, p. 157.

(1) B. Gaillard, Sur les origines de Montpellier, MSAMontpellier, 2e série, 9, 1924-1928, p. 1-9; A. Soutou, Les origines mégalithiques de Montpellier, CFHLMR, Mende, 1955, p. 25-27.

(2) G. Galtier, Les conditions géographiques de Montpellier, Mélanges Ph. Arbos, Clermont-Ferrand, 1953, p. 237-246; nous ajouterons ici : L.-J. Thomas, Note sur l'origine de Montpellier, CHA, lre série, 2, 1931, p. 126- 135. Ces deux études restent les meilleures contributions au problème des origines de Montpellier.

(3) M. Lorblanchet et E. Mestre, Un village préhistorique à Montpellier sur le plateau de Celleneuve, BSPF, 63, 1966, p. 522-540. Les auteurs ont signalé plusieurs découvertes que nous reprenons ici.

(4) Nous avons utilisé l'étude de G. Galtier tout en limitant volontairement la description géologique et physique qui ne nous intéressait pas directement.

(5) Pour les garrigues, il faut se reporter à l'étude de R. Dugrand, La garrigue montpelliéraine, dans BSLG, 2e série, 34, 1963, p. 3-266.


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Fig. 1. — Plan de la ville de Montpellier avant les guerres de Religion. Ch. d'Aigrefeuille, 1737 51

Fig. 1. — Plan de la ville de Montpellier avant les guerres de Religion. Ch. d'Aigrefeuille, 1737. Au centre la

colline de Montpellier, à gauche celle du Peyrou, à droite celle de Montpellieret, en bas, à droite, la butte de

Mion ; au Nord le Merdanson, à l'Est le Lez. (Reproduction O'Sughrue).

Le site de Montpellier est formé par deux alignements de buttes parallèles (que le Lez a taillées, avec ses affluents, le Merdanson et le ruisseau des Aiguerelles) et par les plateaux de Celleneuve à l'Ouest (quatre-vingt mètres d'altitude) et de la Croix d'Argent au Sud-Ouest (cinquante mètres). Ces deux plateaux sont séparés des buttes par la dépression du col des Arceaux. L'alignement Nord comprend, de l'Ouest à l'Est, la colline du Peyrou (cinquante mètres), celle de Notre-Dame ou de Montpellier (quarante-neuf mètres) et celle de la Citadelle ou de Montpellieret (trente-sept mètres). Ce sont ces collines de sables pliocenes qui ont été occupées par la ville médiévale. Au Sud, la butte de Mion atteint quarante-six mètres d'altitude. Sur la rive gauche du Lez, face à ces alignements, commence le Mont-Aubérou dont les pentes dominent le Lez de vingt-six à cinquante-six mètres. Tout à fait au Nord de cet ensemble, un groupe de collines constitue le verrou de la haute vallée du fleuve : hauteurs jurassiques de l'Aiguelongue (quatre-vingt-un mètres) et de la Valette (au-delà de la plaine des Aubes) sur la rive droite du Lez ; celles de la Gardie (quatre-vingt douze mètres) et de Substantion (soixante-dix neuf mètres) sur la rive gauche. Enfin, au Nord-Ouest, de la Valette au plateau de Celleneuve, de nombreuses buttes (Plan des Quatre Seigneurs, la Colombière...) dominent le site de Montpellier et font la liaison avec les garrigues (fig. 1).

La commune actuelle de Montpellier recouvre la presque totalité de l'ensemble que nous venons de décrire, mais l'ancienne ville occupait la butte de Montpellier et,


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Fig. 2. — La ville de Montpellier, ses enceintes et ses faubourgs au Moyen Age, avec les fortifications du siège du XVIIe siècle, M. Vigié, 1898 : au centre, en pointillé, l'enceinte antérieure à la seconde moitié du XIIe siècle Fig. 2. — La ville de Montpellier, ses enceintes et ses faubourgs au Moyen Age, avec les fortifications du siège du xviie siècle, M. Vigie, 1898: au centre, en pointillé, l'enceinte antérieure à la seconde moitié du xne siècle.

(Reproduction O'Sughrue).

selon les époques, une partie ou la totalité de celles de Montpellieret et du Peyrou (fig. 2). Ces collines sont bordées par le Lez à l'Est, le Merdanson au Nord ; vers le Sud, le ruisseau des Aiguerelles les séparait de la butte de Mion. Entre elles existaient de profondes et larges dépressions qui ont été partiellement comblées au cours des siècles.

Il convient de relever ici l'abondance des ressources en eau sur la butte de Montpellier. « L'eau qui s'est infiltrée dans les garrigues remonte dans les collines et forme un niveau phréatique très important» (1).

Nous avons donc trois collines avec des pentes fortes, séparées entre elles par de larges dépressions, bordées par des cours d'eau. De ce site, G. Galtier a pu écrire qu'il était « particulièrement typique d'oppidum » (2).

(1) G. Galtier (op. cit., p. 242) a bien mis en évidence pour toutes les époques cette richesse en eau du sous-sol de Montpellier.

(2) G. Galtier, op. cit., p. 242. Nous n'admettons pas l'opinion de A. Dupont [Les cités de la Narbonnaise première depuis les invasions germaniques jusqu'à l'apparition du consulat, Nimes, 1942, p. 517) qui écrit : « Montpellier... ne semble convenir ni par sa situation ni par son site à la fixation et à l'extension rapide d'une ville » ce qui est en contradiction avec les faits.


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II. Les découvertes archéologiques ( flg. 3)

Malgré ces avantages, les trois collines de Montpellier n'ont livré aucun vestige d'une occupation antique, du moins dans des conditions autorisant des conclusions scientifiques (1). Par contre, le territoire de la commune est riche en découvertes

(1) Nous allons donner ici la liste des découvertes qui ont été faites à Montpellier même, selon les délibérations de la Société Archéologique de Montpellier. Il est la plupart du temps impossible de déterminer exactement la nature, la date, l'emplacement des découvertes qui ont depuis disparu ou sont perdues dans des collections (flg. 3, 1).

a. « On annonce la découverte d'un buste antique dans une maison nouvellement réparée de cette ville. Une commission est nommée pour cet objet» (MSAMontpellier, lre série, I, 1834-1840, p. 318).

b. « Don de M. Meynier, de deux vases antiques en poterie trouvés à Montpellier » (MSAMontpellier, lre série, 2, 1841-1849, p. vm).

c. « Don de M. Sahut, jardinier, pour une urne et un vase antiques trouvés au jardin du Grand Saint-Jean, à Montpellier » (ibidem, p. vm).

d. « Don de M. Lafosse-Lionnet pour une hache celtique trouvée à Montpellier » (ibidem, p. vm).

e. « Don M. Lemasson pour un cippe funéraire en pierre, très bien conservé, découvert dans les fondations des nouvelles prisons du palais de Justice » (ibidem, p. vm). Le palais de Justice se trouve sur l'emplacement de l'ancien château des Guilhems, sur la colline de Montpellier, face à celle du Peyrou.

f. « Acquisition de cinq pièces gauloises en bronze coulé, trouvées dans les anciens fossés de la ville, sur le sol de la rue Richelieu, près de la maison Bimar, collection E. Rouch de Montpellier, par l'entremise de M. Escudié » (MSAMontpellier, lre série, 8- Annexe, 1895, p. xi, séance du 7 septembre 1850).

g. «. Projet d'achat d'une bague en bronze, avec chaton représentant la colombe symbolique tenant un rameau, découverte à Montpellier; elle remonte sans doute aux premiers siècles de l'ère chrétienne » (ibidem, p. xvi, séance du 13 décembre 1856).

h. « Achat d'une bague romaine en argent, sur le chaton de laquelle se trouve une intaille en cornaline. M. Bardon, bijoutier, prétend qu'elle a été trouvée près de Montpellier » (ibidem, p. xxiv, séance du 16 avril 1864).

i. << L'assemblée ratifie un achat à M. Simonot, marchand d'antiquités de passage, d'une monnaie gauloise en or bruni, de deux pièces en argent, et d'un certain nombre de monnaies en potin androcéphales des Pictons, et d'environ cinquante pièces celtiques en argent et en bronze, d'un lot de fibules gallo-romaines; plusieurs de ces monnaies gauloises et fibules ont été recueillies aux environs de Montpellier » (ibidem, p. xxvi, séance du 27 juillet 1866).

j. « Le bastion n° 1 de la Citadelle, situé au Nord, sur l'emplacement duquel était l'ancienne église de Saint-Denis, vient d'être démoli. Des fouilles ont été faites qui ont mis au jour les restes d'un cimetière... La principale trouvaille est une pierre milliaire du temps de Claude, signalée par Gariel, dans l'église Saint-Denis, que l'on croyait perdue » (ibidem, p. xxxm, séance du 25 novembre 1876).

k. « La Faculté de Médecine fait don d'un petit autel romain, sur lequel est gravé l'inscription : L. CIRRATIV / MARTIALI / V.S.L.M. / CONFL qui ne figure pas au Corpus » (MSAMontpellier, 2e série, I, 1894-1899, p. 422, séance du 13 novembre 1897).

1. « Fragment de sarcophage gallo-romain découvert en l'hôtel Montcalm » (MSAMontpellier, 2e série, xi, 1958, p. 118, séance du 14 juin 1941).

D'autres découvertes concernent des documents qui ont certainement été apportés à Montpellier, comme le milliaire de Claude que nous avons cité :

m. Fragment d'autel donné en 1833 à la Société archéologique de Montpellier provenant de la Faculté des Sciences (E. Espérandieu, Inscriptions latines de Gaule (Narbonnaise), 2, Paris 1929, n° 668, p. 200).

n. Chien en bronze (E. Bonnet, Carte archéologique de la Gaule romaine, F.O.R., fascicule 10, Paris, 1946, p. 8).

o. Fragment représentant Homère entre deux Muses (E. Bonnet, op. cit., p. 8 ; E. Espérandieu, Recueil général des Bas-reliefs de la Gaule romaine, I, Paris, 1907, n° 522, p. 338).

p. Des excavations découvertes en particulier vers le sommet de la colline de Montpellier ont été interprétées comme des silos à grain (Bouchet-Doumenq, Notice sur des fosses découvertes sous le pavé de plusieurs rues de Montpellier, dans Bulletin de la Société d'Agriculture du département de VHérault, 12, 1825, p. 89-95) : elles doivent dater du Moyen Age.


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archéologiques (1) puisque des témoins de l'occupation humaine depuis le Paléolithique ont été mis au jour sur de nombreux points et en particulier sur les hauteurs (2).

Nous signalerons donc ici, dans l'ordre chronologique, les documents relevant de la Préhistoire (Paléolithique, Néolithique, Chalcolithique, Age du Bronze), des premier et second âges du Fer, de l'époque gallo-romaine, et ceux de la fin de l'Antiquité (fig. 3).

Les découvertes préhistoriques (3) comprennent, pour le Paléolithique, plusieurs gisements (4) qui ont été repérés sur la rive gauche du Lez, dans l'appendice Est de la commune, sur les pentes du Mont-Aubérou et du Bois de Doscare : la station Frenillot se rattache aux stations Giprès (commune de Castelnau-le-Lez), de Doscare (commune de Saint-Aunès) (5) et du mas du Ministre (commune de Mauguio) (6) ; vers le Nord, la station de Bourgade, sur la rive droite du Lez, a donné du Moustérien (7).

Les découvertes du Néolithique et du Chalcolithique (8) sont particulièrement

(1) Nous avons voulu garder le cadre précis de la commune mais nous ne nous cachons pas combien cela peut être arbitraire, d'autant plus que des découvertes ont été faites à quelques mètres seulement au-delà de la limite communale. Aussi nous utiliserons ces découvertes.

Le récent ouvrage de J. Vallon, L'Hérault préhistorique et protohistorique, Montpellier, 1968 (= MSA- Montpellier, 13, 1968) (dont le titre ne correspond pas au contenu puisqu'il s'agit d'un répertoire par communes des découvertes préhistoriques et protohistoriques et non pas d'une synthèse) signale les découvertes anciennes et quelques découvertes récentes (p. 111-113).

(2) Nous reprenons ici un chapitre et des éléments de notre Doctorat consacré à La région montpelliéraine à Vépoque préromaine, Montpellier, Faculté des Lettres, 1967 (inédit).

(3) Notre essai d'inventaire a été largement facilité par les recherches de M. H. Prades dont l'activité inlassable permet de mieux connaître la vallée du Lez (qui sans lui serait un « blanc archéologique »). On retrouvera la plupart des informations dans la brochure Préhistoire et Protohistoire de Montpellier, Textes de H. Prades, illustrations de J.-M. Reboul, publiée à Montpellier en 1968 (36 p) à l'occasion de l'exposition « Archéologie de la région montpelliéraine » organisée par la ville de Montpellier, avec le concours du District de Montpellier.

Dans le domaine de la « micro-archéologie », le repérage du moindre vestige demande un effort constant qui est bien souvent récompensé. L'expérience que nous avons, avec d'autres, de cette activité nous a montré que dans cette région chaque commune recèle, au plus tous les cinq cent mètres, des « vestiges pouvant intéresser l'archéologie ». Cette prodigieuse richesse est mise en péril par l'importance des destructions que l'homme apporte chaque jour à son passé. Il va sans dire que le repérage et la reconnaissance au moins sommaire des gisements sont les tâches les plus urgentes auxquelles tous doivent participer.

(4) Les gisements sont situés sur le territoire de la commune de Montpellier. Dans le cas contraire, nous indiquons la commune entre parenthèses.

(5) Ces stations ont été prospectées par MM. Frenillot, Ciprès, Prades et seront publiées par H. de Lumley. Elles ont révélé un matériel datable du Paléolithique Moyen et Ancien ; M. Escalon de Fonton, Gallia-Pré- histoire, 4, 1961, p. 280 et 281, fig. 7 (fig. 3, 2 et 3).

(6) Nous devons la plupart de nos informations à H. Prades que nous remercions ici. Nous donnerons la référence à sa publication abrégée ainsi : PPM, p. 2-3 (fig. 3, 4).

(7) II s'agit d'un site « moustérien à faciès levalloisien » : M. Escalon de Fonton, Gallia-Préhistoire, 2, 1959, p. 187-188 et 4, 1961, p. 280, 282, fig. 8, et 284 (fig. 3, 5).

(8) II n'est pas de notre propos ici d'aborder les difficiles problèmes posés par ces périodes. Nous retiendrons que ces civilisations sont souvent représentées sur les mêmes sites et qu'elles couvrent la quasi totalité des 4e, 3e et 2e millénaires. Nous citerons quelques études qui permettent de les mieux connaître et de les replacer dans un contexte plus vaste : M. Escalon de Fonton, Nouveaux aperçus sur le Néolithique méridional, RSL, 24, 1958, p. 5-23 ; J. Audibert, La période chalcolilhiqne dans le Languedoc oriental, Gallia-Préhistoire, I, 1958, p. 39-65 ; M. Escalon de Fonton, La valeur chronologique relative de la stratigraphie du Néolithique, Gallia- Préhistoire, I, 1958, p. 79-92; J. Arnal et H. Prades, El Neolitico y Calcolitico franceses, Ampurias, 21, 1959, p. 69-


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abondantes : des stations de plein air (une près du grand barrage de la Mosson (commune de Grabels), vers l'Ouest (1), une à la Pompignane (commune de Castelnau-le-Lez (2), une autre à Saint-Michel (3), vers l'Est, des vestiges isolés au Pont de Rimbaud, au Pont Juvénal (4), au moulin de Sauret (commune de Castelnau-le-Lez (5)), ainsi que le chemin néolithique du Pont-Trincat, au Sud-Est (6). Vers le Sud, des découvertes isolées d'époque chalcolithique ont été faites sur l'emplacement de la zone industrielle (7) et un gisement a été en partie exploité à Richemont (8). Vers l'Ouest, les stations du Plateau de Celleneuve (9) et l'ensemble de la Paillade (commune de Grabels) constituent une zone particulièrement riche (pour le néolithique et le chalcolithique) qui se prolonge, au-delà de la limite communale dans la commune de Grabels (10). Au Nord, sur le territoire de la commune de Montferrier, deux stations chalcolithiques ont été explorées (11). Enfin, au Sud-Ouest, dans la commune de Saint-Jean-de-Védas, une grotte sépulcrale chalcolithique a été reconnue et partiellement fouillée (12).

L'âge du Bronze est encore mal représenté, voire inexistant, à Montpellier ; il est d'ailleurs rare dans les communes voisines (13).

164 ; J. Arnal, G. Bailloud et R. Riquet, Les styles céramiques du Néolithique français, Étude didactique, Paris, 1960 (Préhistoire, 14, 1960) ; J. Audibert, La civilisation chalcolithique du Languedoc oriental, Bordighera- Montpellier, 1962 ; J. Arnal, Les dolmens du département de VHérault, Paris, 1963 [Préhistoire, 15, 1963) ; M. Escalon de Fonton, Origine et développement des civilisations néolithiques méditerranéennes en Europe occidentale, CLP A, 12, 1963, p. 177-180 ; M. Lorblanchet et E. Mestre, op. cit., p. 534-538.

(1) Citée par J. Arnal, Les dolmens..., p. 159 (flg. 3, 6).

(2) Citée par J. Arnal, Les dolmens..., p. 159 ; cf. L. Perrier, La nécropole de la Pompignane (près Montpellier ), Bulletin de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, 70, 1940, p. 53-58, et Station préhistorique de plein air de la Pompignane (près Montpellier), ibidem, p. 85-88(flg. 3, 7).

(3) Découverte et fouillée par H. Prades (inédite) (fig. 3, 8).

(4) II s'agit de documents isolés (néolithiques et chalcolithiques) découverts par H. Prades à la hauteur du pont de Rimbaud et sous le Pont Juvénal (fig. 3, 9 et 10).

(5) J. Audibert, La station du moulin de Sauret, Castelnau-le-Lez (Hérault), BSPF, 53, 1956, p. 402-407 (fig. 3, 11).

(6) Reconnu par H. Prades [PPM, p. 6) (fig. 3, 12).

(7) Renseignement de H. Prades [PPM, p. 6) (fig. 3, 13).

(8) La station chalcolithique de Richemont a été découverte en 1966 par C. Allier et J.-M. Reboul. Elle a été fouillée par les inventeurs avec H. Prades (PPM, p. 1 1) (fig. 3, 14).

(9) M. Lorblanchet et E. Mestre, op. cit.. A l'Ouest, au domaine de Malbosc, ont été reconnus des vestiges qui ont été interprétés comme datant du néolithique : MSAMontpellier, 2e série, 9, 1924-1928, p. lxv-lxvi, séance du 8 octobre 1921 ; pp. lxvi-lxvii, séance du 12 novembre 1921 et p. lxxii, séance du 14 janvier 1922 (fig. 3, 15).

(10) Le domaine de la Paillade, avant la construction de la zone à urbaniser en priorité de Montpellier, a livré de nombreux vestiges chalcolithiques qui se sont ajoutés aux découvertes précédentes : J. Arnal, Les dolmens..., p. 157, M. Lorblanchet et E. Mestre, op. cit., p. 536-537 (flg. 3, 16).

J. Audibert a étudié [CLP A, 3, 1954, p. 97-113, et, La civilisation chalcolithique, p. 82-114) sur le territoire de la commune de Grabels, les stations de Grabels, de la croix de Grabels, de la Paillade, de Gimel ainsi que la grotte sépulcrale de Gimel. La vallée de la Mosson qui borde la commune de Montpellier à l'Ouest a livré des vestiges abondants : J. Audibert et J. Boudou, Une vallée à V É néolithique : la vallée de la Mosson (Hérault), CLP A, 4, 1955, p. 70-122 (fig. 3, 17).

(11) Une station est signalée par H. Prades [PPM, p. 6 et 11) (fig. 3, 18).

(12) Nous devons la connaissance de ces vestiges à M. J.-P. Dufoix, architecte et à Mme et M. Faure, propriétaires des lieux que nous remercions tout spécialement. Une fouille a été menée en 1968 sous la direction de M. J.-L. Roudil : elle a permis de dater l'ensemble du chalcolithique (flg. 3, 19).

(13) Les découvertes de cette période sont peu fréquentes. Il est vrai que, trop souvent, les documents ont été soit méconnus soit rattachés à des périodes différentes. L'étude de G. Bailloud, La civilisation du Rhône


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Le premier âge du Fer est connu par les découvertes du Lycée Technique, sur la rive droite du Lez (1). Le second âge du Fer est encore inconnu (2). Il convient de citer pour cette période les importantes fouilles de l'oppidum de Substantion (commune de Castelnau-le-Lez), au Nord-Est (3), de Lattes, au Sud (4), et des premières garrigues, au Nord-Ouest (5) : tous ces sites étaient en relations par les vallées et en particulier par celle du Lez.

Pour l'époque gallo-romaine, nous mentionnerons de nombreuses découvertes de surface (à proximité des Usines I.B.M., rive gauche du Lez (6), sous le Pont Juvénal (7)), mais aussi la villa de Sarnelly (8), la villa de Saint-Michel (9), l'inscription de la Gavalade (10) sur la rive gauche, la nécropole de Lavanet, sur la rive droite (11),

et du Bronze ancien du Midi de la France, dans RAE, 17, 1966, p. 131-164, permet de mieux saisir les caractéristiques de cette époque, en attendant la thèse que prépare M. J.-L. Roudil. On trouvera dans l'article de G. Bailloud les références aux études de J. Audibert qui avait tenté pour le Languedoc oriental un premier inventaire.

On peut rattacher à cette période une découverte faite en 1887 dans les environs de Montpellier (sans que l'endroit exact ait jamais pu être précisé) : il s'agit d'un dépôt d'objets en bronzes (6 980 grammes) : P. Cazalis de Fondouce, Une fonderie antique de bronze des environs de Montpellier, MSAMontpellier, lre série, 8, 1882- 1894, p. p. 471-474, et J. Déchelette, Manuel... Appendices, Paris, 1910, p. 58.

(1) H. Prades, Belorgeot, Crassous, Les découvertes hallstattiennes du Lycée Technique de Montpellier (Hérault), Ogam, 18, 1966, p. 445-453 et J. Erroux, Les orges hallstatliennes du Lycée Technique de Montpellier (Hérault), Ogam, 1966, p. 455-456 (fig. 3, 20).

(2) Cette lacune est certainement fortuite car elle ne se retrouve sur aucun des sites importants qui entourent Montpellier comme Substantion et Lattes.

(3) Sur les fouilles de ce site : F. Daumas et R. Majurel, Rapport préliminaire sur les fouilles de Substantion (Hérault) 1958, Gallia, 19, 1961, p. 5-30 ; J. Arnal, R. Majurel et H. Prades, La stratigraphie de Sextantio (les époques antérieures à Vhistoire), Castelnau-le-Lez, Hérault, BSPF, 61, 1964, p. 385-421. Pour un compte rendu des fouilles de 1960 à 1965, cf. H. Gallet de Santerre, Gallia, 20, 1962, p. 623, 22, 1964, p. 490 et 24, 1966, p. 464-466 (fig. 3, 21).

(4) En attendant la publication prochaine des fouilles, on peut avoir une idée de l'importance du site par les Informations de H. Gallet de Santerre, Gallia, 22, 1964, p. 491 ; 24, 1966, p. 467-468.

Depuis ces dernières informations, d'autres découvertes ont été faites : un second trésor d'oboles massaliot.es et un trésor de monnaies à la croix (R. Majurel, J. Arnal et H. Prades, Deux nouveaux trésors de Lattes (Hérault) — oboles massaliotes et monnaies à la croix — , Ogam, 19, 1967, p. 397-433) en 1966, et la nécropole gallo-romaine, mise au jour par le Groupe Archéologique Painlevé (1968-1969) (fig. 3, 22).

(5) Les premières garrigues qui bordent au Nord et à l'Ouest la commune de Montpellier ont connu une occupation continue depuis la préhistoire. Il s'agit, la plupart du temps, de petits établissements à l'intérieur d'enceintes modestes qui devaient pratiquer avec l'élevage du mouton une agriculture réduite dans les bas-fonds. Comme exemple typique, nous pouvons citer le « camp du Mas de Reynard » (commune de Vailhauquès) qui est le moins mal connu : J. Audibert, Quelques vestiges du premier âge du Fer dans les environs de Montpellier, CLP A, 3, 1954, p. 101-113 ; et, J. Audibert et J. Boudou, Une vallée à V Énéolothique : la vallée de la Mosson, CLPA, 4, 1955, p. 70-122.

(6) Renseignement de H. Prades (PPM, p. 30) (fig. 3, 23).

(7) Renseignement de H. Prades {PPM, p. 30) (fig. 3, 10).

(8) H. Gallet de Santerre, Gallia, 22, 1964, p. 494. R. Majurel et H. Prades, Le domaine de Sarnelly (commune de Montpellier, Hérault) aux premier et deuxième siècles de V ère chrétienne, Ogam, 16, 1964, p. 329- 346 (fig. 3, 24).

(9) H. Gallet de Santerre, Gallia, 22, 1964, p. 494. H. Prades, PPM, p. 30 fig. 3, 25).

(10) H. Prades, PPM, p. 31. Inscription qui porte : T. DOMITIO / THIODOTO (sic) (fig. 3, 26).

(11) Cette découverte remonte au début du xixe siècle : E. Bonnet, Carte archéologique de la Gaule romaine, 10, Paris, 1946, p. 7 : ne siècle. (MSAMonlpellier, lre série, I, 1834-1840, p. 319 : « La Société acquiert deux petites urnes lacrymales en verre trouvées dans un ancien tombeau découvert au jardin dit Lavanet près Montpellier») (fig. 3, 27).


LE PROBLÈME DES ORIGINES DE MONTPELLIER 57

ainsi que les découvertes du Mas de Bourgade (1). A proximité de la commune, nous avons les tombes des carrières Cazes (2) et les découvertes du Moulin de Sauret (commune de Castelnau-le-Lez) (3), la monnaie du Mont-Aubérou (4), l'atelier de potier de Verchamp (commune de Castelnau-le-Lez) (5) sur la rive gauche du Lez, les sépultures du château du Terrai (commune de Saint-Jean-de-Védas) (6) sans parler des sites de première importance comme Substantion (7) et Lattes (8).

Pour la fin de l'Antiquité, la découverte récente de la nécropole de Saint-Michel (9), la nécropole de Malbosc (10), les découvertes voisines du Mas de l'Armet (commune

(1) E. Bonnet, op. cit., p. 8 : vestiges de construction, monnaies, sépultures. Les Mémoires de la Société archéologique de Montpellier signalent plusieurs découvertes d'époque romaine dont certaines peuvent être facilement localisées. Nous indiquerons aussi quelques découvertes sans lieu précis :

a. inscriptions romaines au quartier de l'Aiguelongue (MSAMontpellier, lre série, I, 1834-1840, p. 318; ces inscriptions ont été rattachées à Voppidum de Substantion qui fait face à ce quartier, par E. Bonnet (op. cit., p. 8), ce qui ne nous paraît pas s'imposer en raison des tombes qui ont été mises au jour précisément à cet endroit) (fig. 3, 28).

b. « Nombreux débris d'amphores et de poteries antiques dans les environs de Montpellier, sur la route de Villeneuve, près la métairie Sabatier » (ibid., p. 318) (fig. 3, 29).

c. « Acquisition d'un tuyau en plomb trouvé à la campagne de M. Massane sur lequel on lit P. CRISPIVS. P. » (MSAMontpellier, lre série 8-Annexe, 1895, p. xn, séance du 7 avril 1852) (fig. 3, 30).

d. « M. le colonel Fulcrand offre une coupe en terre cuite trouvée à la villa Bourgade, au quartier de Substantion, près la voie romaine (rive droite du Lez) » (MSAMontpellier, 2e série, I, 1894-1899, p. 410, séance du 11 mai 1895).

« Deux autres pièces, don du colonel Fulcrand, trouvées dans sa campagne, voisine de Substantion » (ibidem, p. 417) séance du 14 novembre 1896).

« M. le colonel Fulcrand envoie... une petite urne, qui renfermait des cendres humaines, et des médailles trouvées, ainsi que l'urne, dans sa propriété, sise sur la via moneta, près l'ancien pont romain sur le Lez, entre les mas Durville et Bourgade (Aiguelongue) » (ibidem, p. 427, séance du 11 juin 1898) (fig. 3, 28).

« M. le colonel Fulcrand fait en outre don à la Société des objets suivants, accueillis avec reconnaissance, savoir :

1. une petite urne qui contenait des cendres humaines.

2. quelques médailles trouvées au même endroit, dans sa propriété d'Aiguelongue, entre les mas Durville et Bourgade, sur la via moneta qui traversait autrefois le Lez sur un pont de pierre dont on voit encore les piles quand les eaux sont basses, en été ». (MSAMontpellier, 2e série, 2, 1900-1902, p. 447, séance du 20 mai 1899).

(2) H. Prades, PPM, p. 30. C'est dans cette zone qu'a été découverte l'inscription signalée par E. Espérandieu, Inscriptions latines de Gaule (Narbonnaise), Paris, 2, 1929, n° 665, p. 199. (MSAMontpellier, 2e série, 8, 1920-1922, p.xxi-xxn, séance du 14 novembre 1914 : découverte et don par M. Gennevaux) (fig. 3, 31).

(3) Les alentours du Moulin de Sauret ont livré de nombreuses tombes (fig. 3, 11).

(4) Cette monnaie de Claude I est signalée par E. Bonnet, op. cit., p. 8 (fig. 3, 32).

(5) R. Majurel et H. Prades, La villa gallo-romaine du clos de V Armel (commune de Castelnau-le-Lez, Hérault), Ogam, 19, 1967, p. 77-78; H. Prades, PPM, p. 30 (fig. 3, 33).

(6) Ces découvertes sont signalées dans les MSAMontpellier, lre série, 8-Annexe, 1895, p. xvin, séance du 10 décembre 1859 : « Des débris de sépultures gallo-romaines ont été découverts au domaine du Terrai, près Montpellier, tels que lacrymatoires brisés, poteries, tuiles à rebords, restes humains calcinés et une moitié de médaille de la colonie de Nimes » (fig. 3, 34).

(7) cf. Supra, p. 56, n. 3.

(8) cf. Supra, p. 56, n. 4.

(9) Cette nécropole a été découverte en 1967 par H. Prades. Elle date pour l'essentiel du ive siècle (fig. 3, 35).

(10) Les découvertes du domaine de Malbosc sont signalées par E. Bonnet, op. cit., p. 8. Il s'agit de sépultures en dalles ou en tuiles à rebords et d'une tombe monolithe. Un compte rendu des travaux se trouve dans les MSAMontpellier, 2e série, 9, 1924-1928, p. xxi-xxm, séance du 8 novembre 1919. Il s'agit certainement de tombes gallo-romaines de la fin de l'Antiquité (fig. 3, 36).


58 J.-C. MICHEL RICHARD

de Castelnau-le-Lez) (1), la nécropole du Pouget (commune de Lavérune) (2), de nombreux tessons dans les terrains de culture, attestent la permanence d'une occupation humaine dont la céramique grise à décor estampé constitue le dernier vestige pour la période antique (ve siècle) (3). De la fin du vie siècle à la fin du xe siècle, l'archéologie ne connaît pas de documents qui permettraient de suivre l'histoire du Haut Moyen Age (4). Il y a là une lacune archéologique dangereuse : elle fait peser une lourde hypothèque sur la solution du problème qui nous occupe.

Cependant cette situation n'est pas propre à Montpellier puisque les vestiges de cette époque sont rares dans l'ensemble de la région montpelliéraine et du Bas- Languedoc qui sont essentiellement connus par des textes au demeurant peu abondants. Par là même, le Montpelliérais n'est pas isolé (5) mais s'inscrit bien dans l'histoire de la province entre le vie et le xe siècle (6).

Quoi qu'il en soit, les découvertes signalées plus haut nous permettent d'affirmer que Montpellier n'est pas une ville sans passé : bien au contraire, elle possède un riche sous-sol, compte tenu du caractère accidentel des fouilles.

III. Les voies de circulation (fig. 3)

Plusieurs voies importantes traversaient la région montpelliéraine ; mais une difficulté apparaît aussitôt : seule est bien datée (7) la Voie Domitienne qui traverse en ligne droite la commune de Montpellier, après le décrochement de Substantion.

(1) Cf. supra, p. 57, n. 5. Il s'agit d'un habitat et de deux nécropoles (fig, 3, 37).

(2) E. Bonnet, op. cit., p. 9 (fig. 3, 38).

(3) Cette céramique apparaît sur de nombreux points de la région. Il est encore trop tôt pour envisager une étude regroupant les exemplaires connus (collections M. Soulier à Mireval, L. Albagnac à Frontignan, que nous remercions ici de leur obligeance) pour compléter la publication de J. Rigoir, Les sigillées paléochrétiennes grises et orangées, Gallia, 26, 1968, p. 177-244.

(4) II ne saurait être question de rattacher à cette époque une inscription arabe découverte à Montpellier en 1892 et signalée par E. Bonnet (Antiquités et monuments du département de l'Hérault, Montpellier, 1905, p. 314-315) qui la date d'ailleurs du xne ou du xme siècle. Un fragment qui complète cette inscription a été mis au jour, lors de démolitions d'immeubles, en 1965 (F. Delmas, Monspeliensis Hippocrates, 1966, n° 31, p. 30-31).

(5) L'ouvrage de J. Lacam (Les Sarrazins dans le Haut Moyen-Age français, Paris, 1965) montre bien les difficultés qui existent pour retrouver dans cette région des traces de l'occupation arabe, malgré le plus grand désir de l'auteur.

(6) Pour l'histoire générale, on se reportera à l'ouvrage déjà cité de A. Dupont, Les cités de la Narbonnaise première... Nimes, 1942, et aux publications du même auteur : Les relations commerciales entre les cités maritimes de Languedoc et les cités méditerranéennes d'Espagne et d'Italie du Xe au XIIIe siècle, Nimes, 1942, ainsi que L'exploitation du sel sur les étangs de Languedoc (IX-XIIIe siècle), dans AMidi, 70, 1958, p. 7-25. L'Histoire du Languedoc (Toulouse, 1967) aborde plusieurs fois le problème p. 121 et suiv. (Ph. Wolff).

Cet état de fait est lié à l'avancement des recherches qui sont bien négligées. Nous avons cependant pu fouiller avec H. Prades, à Argelliers (Hérault) au Nord-Ouest de Montpellier, une chapelle carolingienne établie sur un sommet : M. Durliat, H. Prades et J.-C. Richard, Une construction de l'époque de Saint- Benoît-d' Aniane à Argelliers (Hérault), Revue Archéologique de Narbonnaise, I, 1968, p. 233-249.

(7) G. Denizot, La voie domitienne entre Narbonne et le Rhône, Actes du 81e Congrès National des Sociétés Savantes, Rouen-Caen 1956, section d'Archéologie, Paris, 1958, p. 91-102 ; P.-L. Bouet, La via Domitia du Rhône à Béziers, Essai de reconstitution et état des questions, Diplôme d'études supérieures d'Histoire, Faculté des Lettres de Montpellier, 1963 (inédit). Nous remercions ici Mlle E. Demougeot d'avoir bien voulu nous communiquer ce mémoire qu'elle a dirigé.

Il nous paraît impossible de préciser si la Via domitia suit le tracé de la « voie héracléenne » dans cette région : F. Benoit, La légende d'Héraklès et la colonisation grecque dans le delta du Rhône, Lettres d'Humanité, 8, 1949, p. 104-148.


LE PROBLÈME DES ORIGINES DE MONTPELLIER 59

Parmi les autres voies, le « Garni Roumieu » correspond au tracé de l'actuelle route nationale 113 (avec quelques écarts) ; il passait dans le Montpellier médiéval ; c'est la voie des pèlerins et des marchands qui ont fait la fortune de la ville, mais elle peut représenter un itinéraire plus ancien. La seconde route (1) est connue sous le nom de « Cami Salinié » : elle correspond à une partie de la route départementale 189, forme la limite de la commune au Sud sur quelques kilomètres et atteint les salins en bordure des étangs. Pour cette voie aussi il ne saurait être question de donner une date puisque les textes ne nous font connaître sûrement son existence que depuis le Moyen Age. Cependant, comme elle utilise le gué du Pont-Trincat, on peut croire que cette route existait déjà bien avant le Moyen Age ; d'ailleurs, le commerce du sel, auquel elle doit son nom, est un des plus anciens de la région (2). Certes le Lez, du moins pendant une grande partie de l'année, a un étiage trop bas pour constituer un obstacle. Mais il est probable que, même avant le xie siècle, les gués du Pont-Trincat, du Pont Juvénal, du pont actuel de Castelnau, de Substantion étaient les seuls lieux de passage. D'autre part, il apparaît maintenant comme à peu près certain qu'une voie reliait Lattes à Substantion avec un prolongement vers le Nord, sur la rive gauche du Lez : par les gués les marchandises traversaient le Lez et gagnaient les régions de l'Est. De ce fait, « Montpellier » se serait trouvé à un point de passage nécessaire, ou bien même, dans le cas de marchandises remontant sur des barques le cours du Lez, à un point de rupture de charge : les marchandises alors (ainsi que cela est attesté pour le Haut Moyen Age) auraient été débarquées et chargées sur des bêtes de somme (3).

Il semble donc que la présence de ces grandes voies de circulation à travers la commune de Montpellier pouvait permettre à un centre d'habitat d'exister : nous voulons bien admettre que la deuxième voie (« Cami Roumieu ») soit seulement médiévale, mais la première (Voie Domitienne), la troisième (« Cami Salinié ») et la voie parallèle au Lez ne peuvent évidemment pas être associées à la ville médiévale.

IV. Le problème des origines de Montpellier Quelles sont donc les conclusions que nous permet de tirer l'archéologie dans ce difficile problème?

Le territoire de la commune de Montpellier est particulièrement riche en témoignages d'occupation depuis les plus hautes époques et de façon à peu près continue dans le temps et dans l'espace. La seule « lacune archéologique » concerne la partie centrale de l'agglomération actuelle, c'est-à-dire les collines du Peyrou, de Montpellier et de Montpellieret (4). D'autre part, les voies de circulation particulièrement

(1) Cette voie a été bien suivie par L.-J. Thomas, Noie sur i 'origine de Montpellier, dans CHA, lre série, 2, 1931, p. 126-135 [cf. carte de la page 131).

(2) Pour le commerce du sel dans l'Antiquité, cf. F. Benoit, L'économie du littoral de la Narbonnaise à V époque antique, le commerce du sel et les pêcheries, BSL, 25, 1959, p. 87-110 ; Recherches sur V héllénisation du Midi de la Gaule, Aix-en-Provence, 1965, p. 199-213. Sur le sel en général, Le rôle du sel dans V Histoire, Travaux préparés sous la direction de M. Mollat, Paris, 1968.

(3) Les modalités du commerce médiéval sont exposées dans les ouvrages de A. Germain et L.-J. Thomas ; cf. aussi l'article de A.-E. Sayous et J. Combes.

(4) Si l'on refuse toute valeur aux découvertes que nous avons cependant signalées sur ces points, cf. supra, p. 53, n. 1.


60 J.-C. MICHEL RICHARD

importantes montrent que la commune a été un lieu de passage pour les hommes et les marchandises. Alors que toutes les hauteurs de cette commune ont révélé des vestiges d'occupation antique, seuls les lieux les plus favorables à un établissement humain seraient restés inoccupés... Il y a pour la colline de Montpellier une convergence de faits telle que, malgré l'absence d'un document archéologique sûr, nous serions prêts à admettre là une occupation antérieure au Moyen Age.

Le défaut de documents archéologiques entre le ve siècle et le Moyen Age nous impose de recourir aux textes, qui sont d'ailleurs peu nombreux (1).

Nous savons que, sous la domination des Wisigoths, se trouvaient à Maguelone un évêque (depuis au moins la date de 589 (2)) et un comte. En 737, Charles-Martel ordonna la destruction de Maguelone, ce qui entraîna l'abandon de l'île parla population : le comte, l'évêque et les chanoines s'établirent à Substantion, puis l'évêque se retira à Villeneuve et le comte à Melgueil (Mauguio) (3). Il n'est nulle part question de Montpellier, pas même dans le compte rendu de voyage fait par Théodulfe, évêque d'Orléans (4).

La première mention date seulement de 985 et concerne un manse dans le tenement de Montpellier (in terminium [de vil] la Monte pestelario) inféodé par le comte de Mauguio à un Guillem (5). D'autre part, une tradition qui remonterait à la deuxième moitié du Xe siècle est rapportée par l'évêque de Maguelone, Arnaud de Verdale (1339-1352) (6) : ce sont les sœurs de saint Fulcran, évêque de Lodève issu de la maison comtale de Mauguio, qui auraient transmis leurs droits in his villis et in pertinentiis (Montpellier et Montpellieret) à l'évêque de Maguelone, Ricuin II ; ce dernier aurait gardé Montpellieret et inféodé Montpellier à un Gui. Cette tradition

(1) Au ve siècle, l'invasion vandale (A. Dupont, Les cités de la Narbonnaise première..., p. 121-122; Ch. Courtois, Les Vandales et l'Afrique, Paris, 1955, p. 40-51 ; L. Musset, Les invasions : les vagues germaniques, Paris, 1965, p. 102-108) et l'invasion wisigothique (A. Dupont, op. cit., 122-124; L. Musset, op. cit., p. 80-92) peuvent être très difficilement appréciées dans leurs conséquences pour la région montpelliéraine.

De 507 au début, du vme siècle (A. Dupont, p. 183-260), la Septimanie connaît une période « d'instabilité presque permanente » (p. 189) qui se poursuit avec la conquête musulmane et la reconquête (A. Dupont, p. 263-280). Enfin, de 768 au xie siècle, l'activité des Carolingiens (A. Dupont, p. 311-440) et la féodalité (p. 445-536) entraînent une renaissance qui paraît assez réduite pour cette même région (avant la fin du xie siècle) où les comtes de Melgueil ne jouent qu'un rôle très secondaire (A. Dupont, p. 451-452) aux ixe, xe et au début du xie siècle.

(2) Sur l'histoire de Maguelone, nous renvoyons à l'ouvrage déjà cité de A. Dupont et à J. Vallery-Radot, L'ancienne cathédrale de Maguelone, dans Congrès archélogique de France, 108e session, Montpellier 1950, p. 60-89.

(3) A. Germain, Étude historique sur les comtes de Maguelone, de Substantion et de Melgueil, MSA- Montpellier, lre série, 3,22, 1854, p. 523-640. Les comtes sont présents à Maugio depuis 920 (p. 525), et Géographie historique du comté de Melgueil et de la seigneurie de Montpellier, BSLG, lre série, 5, 1882, p. 321-341.

(4) Théodulfe, Paroenesis ad Judices, v. 133-134. Le voyage de l'évêque d'Orléans date de 798 d'après J. Colin, La plastique « gréco-romaine » dans Vempire carolingien, CArch, 2, 1947, p. 103.

(5) Ce sont les termes donnés par le texte LXX du 26 novembre 985 dans l'édition du Liber inslrumen- torum memoralium, Cartulaire des Guillems de Montpellier, 1884-1886, fol. 29 v°, p. 125.

L'Histoire générale du Languedoc (5, col. 300-301) donne le même texte (n° CXX) avec des variantes et des corrections : « et in terminio de Monte-Pestellario donamus tibi mansum unum... ».

Dans le commentaire de ce texte (3, p. 171-172), les auteurs de cette Histoire montrent bien que c'est le premier texte sûr concernant Montpellier. Dans le même texte, le comte de Mauguio donne aussi un manse situé à Candianicus (= Candillargues) « in territorio civitatis Magalonensis, in suburbio castri Sustancionensis ». Cf. A. Dupont, op. cit., p. 517-519.

(6) A. Germain, Arnaud de Verdale, évêque et chroniqueur, MSAMontpellier, lre série, 7, 40-41, 1881, p. 488-489, et Histoire de la commune de Montpellier... p. x-xi.


LE PROBLÈME DES ORIGINES DE MONTPELLIER 61

atteste, au xive siècle, l'existence de deux agglomérations séparées, Montpellier et Montpellieret ; mais il est difficile d'envisager cela pour une époque aussi éloignée de celle où écrivait Arnaud de Verdale.

Nous devons donc nous en tenir au seul texte de 985 car les autres mentions ne deviennent abondantes qu'au xie siècle, au moment où la ville était véritablement constituée (1).

Il semble donc que les textes ne nous permettent pas de faire la lumière sur les origines de Montpellier : l'archéologie peut seule suppléer cette déficience (2).

Conclusion Nous ne prétendons pas qu'une ville (3) a existé sur l'emplacement du Montpellier actuel avant le Moyen Age : nous croyons que les hommes dont nous voyons la présence sur tous les points de la commune ont dû occuper le site de Montpellier, en attendant de former une véritable agglomération aux x-xie siècles grâce à l'habileté de la famille seigneuriale des Guillems qui construisirent la première enceinte.

Certes l'absence de toute mention dans les textes avant 985 (4) ne saurait a priori être un argument définitif puisque de nombreux sites antiques de notre région sont dans ce cas : Ensérune, Mailhac, Sigean-Pech-Maho, Murviel-les-Montpellier, La Roque... (5). Mais il convient de noter le développement rapide de la ville médiévale, les grands travaux, les destructions dues aux guerres de religion : tous ces événements ont considérablement modifié l'aspect et le sous-sol de ces lieux et exhaussé artificiellement les niveaux (6).

(1) Sur la série des textes qui concernent Montpellier, cf. E. Thomas, Dictionnaire topographique du département de V Hérault, Paris, 1865, p. 121-125 et B. Gaillard, op. cit., supra, p. 50, n. 1.

(2) Entre le texte de 985 et la ville de la seconde moitié du xie siècle, avec ses églises, la différence nous semble considérable. Comment peut-on croire qu'en un temps si court un tel développement se soit produit ! C'est ce qu'avait déjà souligné A. Dupont (op. cit., p. 518) : « au premier abord on est un peu surpris de cette croissance urbaine assez inattendue : mais les textes semblent bien prouver qu'il s'agit effectivement d'une progression presque étonnante », ce qui n'est pas une explication. Nous savons par les travaux de L. Guiraud (op. cit., supra, p. 49, n. 2) et de M. Vigie (op. cit., ibidem) qu'il existait sur la partie supérieure delà colline de Montpellier une enceinte primitive dont on peut seulement dire qu'elle est antérieure à la seconde moitié du xne siècle sans pouvoir la dater de façon plus précise (L. Guiraud, pi. I, et M. Vigie) : elle couronnait la partie la plus haute de tout le site (fig. 2).

(3) Le fait que l'évêché de Maguelone n'ait pas été implanté à Montpellier au vic siècle peut être un argument contre l'existence d'une agglomération, mais qui doit être utilisé avec prudence car l'évêché n'a pas non plus été établi à Substantion qui pourtant existait. D'autre part, après la destruction de Maguelone, les habitants (mais il ne s'agissait que d'une très petite colonie) se réfugièrent à Substantion.

Si l'on admet que nous n'avons pas de lacunes dans nos informations (?), il ne saurait être question de tirer de trop rapides conclusions. Le site de Montpellier pouvait alors ne pas présenter, comme les autres sites, des garanties suffisantes, de sécurité par exemple...

(4) On a pu même estimer que l'indication du Monte-Pestellario ne correspondait nécessairement pas à Montpellier mais à un autre lieu de la région... Nous retrouvons toute la question de l'étymologie. Si on suivait cette idée, les premiers textes seraient d'un xie siècle avancé et ne poseraient plus les problèmes du texte de 985 qui ne concerne qu'un manse et ignore tout d'une agglomération.

(5) J. Jannoray, Ensérune, Contribution à l'étude des civilisations préromaines de la Gaule méridionale, Paris, 1955, p. 40-42.

(6) Un sondage a été fait, durant l'été 1964, dans la cour de l'ancien Lycée qui se trouve sur la bordure Est de la colline de Montpellier : seuls des vestiges modernes et médiévaux ont été mis au jour.


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J.-C. MICHEL RICHARD

Seule une exploration à une grande profondeur (1) serait donc de nature à apporter la preuve de ce que nous croyons être la vérité (2). Les découvertes sur le territoire de la commune se produisent fréquemment (et combien de documents disparaissent volontairement ou involontairement dans les travaux de construction!). Elles permettront de dresser pour chaque époque des cartes de répartition de plus en plus denses : seule la surface occupée par le centre de la ville risque de rester inexorablement vierge, rendant ainsi impossible la solution du problème des origines de Montpellier, que les découvertes archéologiques récentes permettent cependant de mieux comprendre.

Inventaire des gisements archéologiques (fig. 3)


Inventaire des gisements archéologiques J.-C. Michel Richard.

( 1 ) Des travaux de restauration menés dans un hôtel de la rue de l'Aiguillerie (sur la colline de Montpellier) ont permis de se rendre compte de l'exhaussement considérable du sol de la rue depuis le Moyen Age (plusieurs mètres). Il n'est donc pas étonnant que les chances de mettre au jour des vestiges plus anciens soient minces.

(2) II ne peut s'agir que d'une hypothèse de travail, mais qui nous semble plus féconde que la « solution » traditionnelle. Nous avons voulu marquer les développements nouveaux que devra prendre le premier chapitre de la nouvelle Histoire de Montpellier qui reste à écrire. Le dernier ouvrage sur Montpellier a pu tenir compte des apports récents de l'archéologie : J. Baumel, Histoire d'une seigneurie du Midi de la France, Naissance de Montpellier (985-1213), Montpellier, 1969.


Fig. 3. — Carte archéologique de Montpellier. B. Bonhomme et J.-C.M. Richard 1968 2Km

Néolithique, Ghalcolithique. ■ Premier et second -—20—, Courbes de niveaux.