In Memoriam Gabriel Brunhes, évêque de Montpellier (source) : Différence entre versions

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== Hommage de son éminence le cardinal Saliège, archevêque de Toulouse ==
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Mgr Brunhes appartenait au diocèse de Paris. Originaire de Saint-Flour, il avait fait ses études au Séminaire de Saint-Sulpice, puis à l'Université de Fribourg où il avait été l'élève du P. Mandonnet dont le nom revenait souvent dans ses conversations.
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Je fis sa connaissance en octobre 1903 où, par la volonté de mon Evêque, je faisais partie, comme l'abbé Gabriel Brunhes, de l'équipe qui remplaçait au Grand Séminaire les prêtres de la Mission condamnés à partir par M. Combes.
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Nous sommes encore quatre vivants de cette équipe. L'un, aumônier de Notre-Dame à Mauriac, un autre, chanoine titulaire, enfin le troisième Supérieur du Grand Séminaire, et moi-même.
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M. l'abbé Brunhes était de formation universitaire. Il avait lu et médité Newmann, Moelher. Il aimait à remonter aux sources. Prenant le Dogme à son origine, et le suivant jusqu'à la définition conciliaire, il montrait qu'au lieu d'être figé il était vraiment vivant.
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Parmi les élèves; à cette époque, une grande fermentation intellectuelle que je n'ai rencontrée nulle part ailleurs. Les professeurs étaient portés d'une part par la curiosité intellectuelle, d'autre part par l'amour du travail et la bonne volonté des séminaristes. La fonction n'était pas une sinécure. Un grand et continuel labeur s'imposait.
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M. l'abbé Brunhes exerça sur ces jeunes esprits une influence intellectuelle considérable et salutaire. Il fut vraiment un maître et un initiateur.
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Sa direction était très appréciée, son contact bienfaisant.
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Une grande union régnait entre les professeurs ; un esprit commun les animait tous.
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L’abbé Brunhes nous, quitta pour le Grand Séminaire de Dijon.
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S'il fallait caractériser d'un mot sa vie intellectuelle, on pourrait dire qu'elle était faite de loyauté : « est, est - non, non ». Le tout fait ne lui plaisait pas. Il voulait vérifier. On ne lui faisait pas accroire. Les études du P. Lagrange lui étaient familières. Par son enseignement, il donna aux élèves une vue exacte du catholicisme et de sa doctrine. Aussi le diocèse n'eut pas à souffrir de la crise moderniste.
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Sa piété était dogmatique. Les petites dévotions n'étaient pas son fait. Il les acceptait pour les autres.
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Son âme était droite. Sa spiritualité reposait sur l'Evangile et sur Saint Paul. Elle n'était ni encombrée, ni encombrante. Elle était dégagée, comme sa personne.
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Les vertus naturelles qu'il tenait de sa famille lui rendaient facile l'exercice des vertus surnaturelles correspondantes.
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Il aimait beaucoup à étendre le cercle de ses relations pour s'instruire et pour faire du bien.
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C'était l'homme des contacts.
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Il ne s'embarrassait pas de manières.
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Aimable et courtois, il réservait à ses visiteurs un accueil familier et allait droit au but.
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Ce qu'on appelle la diplomatie ecclésiastique lui était complètement étranger. Avec lui on savait à quoi s'en tenir. Il tenait parole.
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Ayant une haute conscience de ses responsabilités, il voulait être informé et prendre la décision.
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Formation universitaire, piété profonde, théologie aérée, il s'apparentait par bien des traits au Cardinal Petit de Julleville, archevêque de Rouen, auquel l'unissait l'amitié contractée à Dijon, Prêtre, évêque, il fut toujours à la hauteur de sa tâche. L'épreuve ne le surprit pas. Elle faisait partie, pourrait-on dire, de la tradition familiale. Il s'y attendait. Jusqu'à la fin prêtre et évêque.
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+ Jules Géraud, Cardinal Saliège, Archevêque de Toulouse.
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== Monseigneur Gabriel Brunhes, impressions sur une vie ==
  
 
Lorsque le 20 mai 1932 le diocèse apprenait la nomination de Mgr Brunhes comme Evêque de Montpellier, ce nom, Montpellier, ville universitaire par excellence, ne pouvait l'ignorer.
 
Lorsque le 20 mai 1932 le diocèse apprenait la nomination de Mgr Brunhes comme Evêque de Montpellier, ce nom, Montpellier, ville universitaire par excellence, ne pouvait l'ignorer.

Version du 31 décembre 2018 à 17:39

Hommage de son éminence le cardinal Saliège, archevêque de Toulouse

Mgr Brunhes appartenait au diocèse de Paris. Originaire de Saint-Flour, il avait fait ses études au Séminaire de Saint-Sulpice, puis à l'Université de Fribourg où il avait été l'élève du P. Mandonnet dont le nom revenait souvent dans ses conversations.

Je fis sa connaissance en octobre 1903 où, par la volonté de mon Evêque, je faisais partie, comme l'abbé Gabriel Brunhes, de l'équipe qui remplaçait au Grand Séminaire les prêtres de la Mission condamnés à partir par M. Combes. Nous sommes encore quatre vivants de cette équipe. L'un, aumônier de Notre-Dame à Mauriac, un autre, chanoine titulaire, enfin le troisième Supérieur du Grand Séminaire, et moi-même.

M. l'abbé Brunhes était de formation universitaire. Il avait lu et médité Newmann, Moelher. Il aimait à remonter aux sources. Prenant le Dogme à son origine, et le suivant jusqu'à la définition conciliaire, il montrait qu'au lieu d'être figé il était vraiment vivant.

Parmi les élèves; à cette époque, une grande fermentation intellectuelle que je n'ai rencontrée nulle part ailleurs. Les professeurs étaient portés d'une part par la curiosité intellectuelle, d'autre part par l'amour du travail et la bonne volonté des séminaristes. La fonction n'était pas une sinécure. Un grand et continuel labeur s'imposait.

M. l'abbé Brunhes exerça sur ces jeunes esprits une influence intellectuelle considérable et salutaire. Il fut vraiment un maître et un initiateur.

Sa direction était très appréciée, son contact bienfaisant.

Une grande union régnait entre les professeurs ; un esprit commun les animait tous.

L’abbé Brunhes nous, quitta pour le Grand Séminaire de Dijon.

S'il fallait caractériser d'un mot sa vie intellectuelle, on pourrait dire qu'elle était faite de loyauté : « est, est - non, non ». Le tout fait ne lui plaisait pas. Il voulait vérifier. On ne lui faisait pas accroire. Les études du P. Lagrange lui étaient familières. Par son enseignement, il donna aux élèves une vue exacte du catholicisme et de sa doctrine. Aussi le diocèse n'eut pas à souffrir de la crise moderniste.

Sa piété était dogmatique. Les petites dévotions n'étaient pas son fait. Il les acceptait pour les autres.

Son âme était droite. Sa spiritualité reposait sur l'Evangile et sur Saint Paul. Elle n'était ni encombrée, ni encombrante. Elle était dégagée, comme sa personne.

Les vertus naturelles qu'il tenait de sa famille lui rendaient facile l'exercice des vertus surnaturelles correspondantes.

Il aimait beaucoup à étendre le cercle de ses relations pour s'instruire et pour faire du bien.

C'était l'homme des contacts.

Il ne s'embarrassait pas de manières.

Aimable et courtois, il réservait à ses visiteurs un accueil familier et allait droit au but.

Ce qu'on appelle la diplomatie ecclésiastique lui était complètement étranger. Avec lui on savait à quoi s'en tenir. Il tenait parole.

Ayant une haute conscience de ses responsabilités, il voulait être informé et prendre la décision.

Formation universitaire, piété profonde, théologie aérée, il s'apparentait par bien des traits au Cardinal Petit de Julleville, archevêque de Rouen, auquel l'unissait l'amitié contractée à Dijon, Prêtre, évêque, il fut toujours à la hauteur de sa tâche. L'épreuve ne le surprit pas. Elle faisait partie, pourrait-on dire, de la tradition familiale. Il s'y attendait. Jusqu'à la fin prêtre et évêque.

+ Jules Géraud, Cardinal Saliège, Archevêque de Toulouse.


Monseigneur Gabriel Brunhes, impressions sur une vie

Lorsque le 20 mai 1932 le diocèse apprenait la nomination de Mgr Brunhes comme Evêque de Montpellier, ce nom, Montpellier, ville universitaire par excellence, ne pouvait l'ignorer.

Mgr Brunhes appartenait en effet par sa famille à l'Université. Ne à Saint-Flour le 5 septembre 1874, son père prendra sa retraite comme Doyen de la Faculté des Sciences de Dijon. Son frère aîné Bernard mourut étant Directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dôme et Professeur à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand ; son second frère, Jean, connu du monde entier comme le créateur d'une nouvelle science : la Géographie Humaine, devint, après avoir été professeur à l'Université de Fribourg en Suisse, professeur au Collège de France et membre de l'Institut ; Louis, le troisième, était sorti de l'Ecole Polytechnique et se créa une brillante situation dans l'industrie électrochimiques ; son frère Joseph, mort au début de 1949, était bâtonnier de l'Ordre des Avocats à Dijon et à la tête de toutes les œuvres diocésaines.

Dans un tel milieu Mgr Brunhes ne pouvait que poursuivre ses études universitaires. Il passe deux ans au Lycée de Toulouse, neuf ans au Lycée de Dijon, deux ans au Lycée Louis-le-Grand à Paris, en rhétorique supérieure. Il couronne en Sorbonne ses années d'études par la licence de philosophie. Puis, assuré depuis longtemps de son appel au sacerdoce, il va frapper en octobre 1895 à la porte du Séminaire St-Sulpice. Prêtre en 1900, il poursuit ses études supérieures auprès de son frère Jean à l'Université de Fribourg où il conquiert après deux ans de séjour le titre de Docteur en philosophie. Par le fait des circonstances il est appelé à exercer le ministère paroissial durant un an à la paroisse St-Joseph des Eaux-Vives de Genève. Mais en 1903 l'Evêque de Saint-Flour le demande et l'obtient pour assurer l'enseignement du dogme à son Grand Séminaire. Il s'y lie d'une amitié profonde avec l'abbé Saliège, professeur de morale au même Séminaire, actuellement Cardinal-Archevêque de Toulouse. Dijon s'aperçoit qu'il peut avoir des droits sur Saint-Flour et Mgr Dadolle, Evêque de Dijon, est heureux de le compter, à la rentrée d'octobre 1906, parmi les professeurs de son Grand Séminaire. Il y demeurera jusqu'en 1932. Successivement professeur de Théologie fondamentale, puis de Théologie dogmatique, il acquiert une grande influence auprès de ses élèves par son enseignement solide et adapté. Sa profonde culture lui permet de traverser sereinement la crise du Modernisme et d'être le conseiller et le guide sur lequel tous pouvaient compter. Des préoccupations de son enseignement se trouvent traduites dans deux livres devenus classiques : l'un, « Christianisme et Catholicisme », véritable traité de l'Eglise, montrant notamment la vie du Christianisme à travers les âges et présentant les conditions possibles pour qu'à nouveau puisse se faire l'unité chrétienne ; l'autre, « La Foi et sa Justification rationnelle », soulignant ce qu'est la Foi ; quelle est dans cette démarche unique la part de l'homme et la part de Dieu. Véritable initiation à la doctrine catholique sur la Foi. Un troisième sur la Grâce était en préparation, mais hélas les lourdes charges de l'épiscopat ne lui permirent pas de le mener pleinement à bout.

Mais son activité ne se déploie pas seulement dans le seul domaine intellectuel. Dès 1907 il est chargé par Mgr Dadolle d'un enseignement supérieur de la Religion et chaque année un fidèle auditoire suit les exposés magistraux du professeur. En 1919 Mgr Brunhes est nommé aumônier de la Maison du Bon Pasteur. Il aima profondément ce ministère qui l'amena à s'occuper de 27 religieuses et d'une centaine de jeunes filles et d'enfants. En 1927 Mgr Petit de Julleville, Evêque de Dijon, le pria de le remplacer dans la charge d'Aumônier général de la Fédération française des Etudiantes Catholiques.

« Est-ce tout, écrit Mgr Petit de Julleville dans sa lettre à son clergé annonçant la nomination de Mgr Brunhes. Non pas, on ne saurait oublier l'enseignement religieux donné chaque semaine aux classes supérieures de l'école St-Dominique ; ni les retraites fermées prêchées à Dabussière ; ni l'aumônerie du Cercle Fénelon (Etudiantes de l'Université) ; ni les retraites pastorales prêchées dans bien des diocèses... Et moins encore la direction spirituelle donnée à un si grand nombre d'âmes appartenant à toutes les situations et à tous les milieux, soit au confessionnal, ouvert tous les jours, soit par correspondance. En vérité on se demande avec quelque surprise comment Mgr Brunhes a pu suffire à tant de tâches, et si diverses. Que nos frères catholiques de Montpellier se réjouissent ! De Souverain Pontife leur envoie un homme de doctrine, au sens vrai du mot ; mais cet homme de doctrine est en même temps un homme de zèle et d'universelle charité. »

Tel était celui qui, le 30 août 1932, prenait contact avec son peuple dans une cathédrale archicomble. Déjà la première lettre pastorale de Mgr Brunhes avait souligné le rôle de l'Evêque. L'Evêque, Père en Dieu de toutes les âmes à lui confiées ; l'Evêque, dispensateur et messager de Vie ; l'Evêque, centre d'unité & l'Evêque, défenseur de la Vérité soutenu dans les devoirs de sa charge par la grâce de Dieu et l'autorité du Siège apostolique. Dispensateur et messager de Vie, Mgr Brunhes l'affirmait déjà par la devise qu'il avait choisie : Faire connaître les richesses du Christ. Ces richesses, plus qu'aucun autre Mgr Brunhes est apte à les répandre. Sa culture profonde, sa large ouverture, son raisonnement équilibré, son « penser juste » l'aidaient à voir nettement et rapidement le conseil à donner, la ligne de conduite à suivre. Sa maîtrise dans le maniement des idées lui permit, dans les circonstances difficiles, de prendre toujours la position qu'il convenait à l'heure où il le fallait. Il fut l'Evêque à l'intelligence claire.

Il eut un vrai culte pour la pensée. Des penseurs qui méritaient ce titre furent toujours sûrs de trouver auprès de lui un ami dévoué qui n'hésitait pas à prendre courageusement leur défense lorsque l'occasion s'en présentait. Il avait horreur de ce qui était trompe-l'œil, fausse culture, esprit superficiel. Il sentait plus qu'aucun autre, la nécessité d'une formation intellectuelle à bases solides pour tous les hommes plongés dans l'action. Mais ce culte de la pensée ne lui faisait pas oublier la nécessité de déboucher dans la vie. Il nous vient à la pensée ce leitmotiv revenant sans cesse au cours d'une des toutes dernières réunions du Comité diocésain d'Action Catholique qu'il présida : devant un problème qui se posait alors que la discussion se perdait dans les généralités, il répéta plusieurs fois : « Qu'est-ce que nous allons faire ? ». Cependant sous prétexte d'action il ne voulait pas se leurrer de mots. Un mouvement pour lui n'était pas quelque chose en l'air mais quelque chose qui s'insérait dans la vie, quelque chose qui répondait à un' besoin. Il n'aimait pas le factice, le contre-plaqué. Il n'autorisait pas dans le diocèse un mouvement pour le mouvement mais parce que ce mouvement répondait à un besoin réel des âmes ou de telle ou telle paroisse.

Dispensateur et messager de Vie, Mgr Brunhes le fut par son enseignement. Celui qui parcourt l'ensemble de ses lettres pastorales verra toujours ce souci de contribuer à une revalorisation du christianisme de ses fidèles en recommandant une religion davantage personnelle, ce qui est à l'opposé d'une religion individualiste, afin que prenant une conscience plus précise de leurs responsabilités ils puissent ê1j§e chacun en particulier des témoins rayonnants du Christ. Ses premières lettres pastorales traitèrent de la Personnalité chrétienne, de l'Intégrité chrétienne. Les dernières de la Sainteté catholique. Elles marquent la préoccupation constante de l'Evêque d'insister sur la nécessité d'une vie chrétienne profonde.

Très ouvert aux questions sociales il sut encourager et soutenir toutes les initiatives et prendre position dans des communiqués remarquables de clarté.

Au moment où il arrive à Montpellier l'Action Catholique vient de prendre son essor et s'oriente vers des buts précis. Dès octobre 1932 il la réorganise sur le plan diocésain. Il la favorisera tout au long de son épiscopat en accompagnant de toute sa sollicitude le démarrage ou le développement des mouvements spécialisés par ce qu'ils prennent conscience plus étroite des problèmes de vie de leur milieu et par là répondent à un besoin ; en libérant progressivement les prêtres nécessaires pour soutenir les militants engagés. Cette sollicitude ne lui fait pas oublier les mouvements d'Action Catholique générale qui, sur un autre terrain, concourent à faire pénétrer toujours plus profondément l'Evangile dans toute la vie.

En 1934 il est élu à l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier et une ironie, sans doute voulue, le fait succéder à M. le Recteur Coulet, tandis que M. le Recteur Taillard prend place au fauteuil laissé libre par l'éloignement de Montpellier de Mgr Halle.

En 1946 le Pape l'honore, à l'occasion du VIIe Centenaire de la fondation de la Faculté des Lettres du Sacré Pallium, voulant marquer par là en quelle estime il tenait l'Evêque de Montpellier, Ce fut le couronnement de son épiscopat.

Les nombreuses responsabilités que procurent l'administration d'un vaste diocèse, les événements douloureux de la guerre, où l'Evêque demeura toujours confiant dans la victoire de la France malgré tout ce qui aurait pu l'induire à penser autrement, minèrent sa santé. Un commencement d'attaque le 17 juin 1946 au cours de sa messe l'obligea à ralentir ses activités. L'Evêque fut atteint dans son intelligence et alors commença un calvaire qui ne s'acheva qu'avec sa mort.

En octobre 1946, prenant conscience de la gravité de son état il demanda lui-même au Pape par l'intermédiaire de Mgr de Llobet, Archevêque d'Avignon, son métropolitain, se rendant à Rome, un coadjuteur pour le suppléer dans une charge désormais trop lourde pour lui. Ce ne fut que plus d'un an après, le 20 décembre 1947, que fut nommé officiellement Mgr Jean Duperray. Désormais on eut « un évêque en deux personnes ». Cette présence si délicate et si attentive soulagea les derniers jours de Mgr Brunhes. Son état se maintenait stationnaire lorsque brusquement un accès de grippe provoqua une aggravation. Après plusieurs alertes et une légère amélioration la situation devint alarmante. Mgr Brunhes entra bientôt dans une lente et pénible agonie qui ne s'acheva que le jeudi 24 février à 15 heures. Celui qui avait été l'Evêque et le Père du diocèse pendant 17 années venait d'entrer dans l'éternité.