Commune clôture (Montpellier)
Voir Louise Guiraud pour les explications sur la première enceinte de la ville citée en 1090. En 1196, Guillaume VIII permit aux habitants de créer la Commune Clôture et achevée vers 1284. 2106 mètres de pourtour.1757 créneaux, 25 tours, 8 portes
- la porte de Saint-Gilles
- la porte de la Blanquerie reconstruite au XVIIIe Siècle
- la porte du Légassieu ou de Boutonnet ou des Carmes détruite au XIXe Siècle
- la porte du Peyrou ou de l'Estude reconstruite au XVIIIe Siècle
- la porte de Saint-Guilhem
- la porte de la Saunerie
- la porte de l'Obilion ou de Lattes
- la porte de Montpelliéret
Plus tard furent ouvertes :
- le portal neuf à l'extrémité de la rue Basse
- la porte de l'évêque en 1260 au bas de la rue Girard
- la poterne au XVe Siècle entre le portal neuf et la tour des Pins au niveau du couvent Saint-Benoît
Les portes étaient munies de ponts levis et de herses.
Le long des remparts, un chemin de ronde de 12 pans ou 3 mètres servait de chemin de ronde. occupé par les habitants dès le XIVe Siècle, ainsi un chemin de ronde fut construit au sommet des remparts. A l'extérieur du rempart, un large fossé avait été pratiqué bordé d'un chemin appelé dougue ou douve : doga ou chemin de douze pans extérieurs et établi uniformément en 1363, déjà indiqué en 1266 et dans la charte de ouvriers de la commune clôture en 1284.
Les Ouvriers de la Commune clôture étaient préposés à la construction puis au maintien des remparts. Au nombre de sept sous l'autorité des Consuls de Ville, pris parmi les citoyens de chaque échelle et dans les différents corps de métier.
Les habitants étaient répartis en sept classes ou échelles ; chaque échelle montait la garde aux portes et murailles toutes les semaines successivement.
Il veillaient à la construction, au maintien et à la réparation des murs, des portes et des fossés et des chemins de ronde.
Les remparts sont construits en matériel de Montpellier avec des pierres posées en lit et en délit.
Ouverture des portes tous les matins et fermeture tous les soirs.
Cette muraille fut maintenue jusqu'en 1622, lors du siège de Montpellier. La partie allant de la porte du Pila Saint-Gély jusqu'à celle de Lattes fut supprimée et deux murs d'escarpe et de contre-escarpe furent construits de ces deux extrémités jusqu'aux bastions du roi au nord et de la reine au sud.
Les faubourgs ou barris n'étaient pas protégés mais le 3 décembre 1352, les échelles décidèrent de creuser des fossés.
Cf. Plan de Montpellier détruit par l'incendie de l'Exposition de Montpellier en 1896.
LE 2 août 1361 Berart de Lebret s'empare avec son armée du barri des frères mineurs où s'établissent trois jours. En 1366, Olivier de Moni et G. Boten s'installent aux barris des Augustins, à Castelnau et aux environs où ils ravagent la campagne. On renforça donc l'enceinte faubourienne en 1366 et on la nomma palissade. EN 1367, on construisit de nouveaux murs ou murs nous du côté des barris de Lattes. A certains endroits on construisit des tours :
- tour Lucie ou Lucien entre les Carmes et l'église Saint-Côme
- tour d'En-Candebon sur la route de Monteferrier
- tour de Saint-Martial sur le chemin de Nîmes
- une tour entre la porte de Lattes et la tour de la Babotte, vers l'actuelle gare Saint-Roch
La palissade était munie de portes ou pourtalières par lesquelles les barris ou faubourgs communiquaient avec la campagne.
- sur le chemin du Pont-Juvénal
- la porte des Esquiras, sur le chemin de la Font de Lattes
- la porte du Saint-Sauveur, au faubourg de la Saunerie, au carrefour des chemins de Béziers et de Saint-Martin de Prunet, devant l'église nouvelle de Saint-Denis
- la porte de Villeneuve, sur le cours des Casernes, à l'extrémité de la rue Chaptal
- la porte de Lavérune au faubourg de Figuerolles
- la porte firmin ou des frères prêcheurs, au bas de l'avenue de Celleneuve près des Dominicains
- la porte des Masques, de l'autre côté du couvent des Dominicains sur l'ancien chemin de Celleneuve
- la porte de Sallepenche, après du Carré du Roi, derrière le couvent des religieuses de l'Assomption
- la porte de Saint-Jacques au faubourg Saint-Jaume
- la porte de Notre-Dame à Boutonnet
- la porte de Villefranche, près du Saminaire, à l'ancien chemin de Castelnau
- la porte de Montferrand ou du Saint-Esprit sur la route de Nîmes près du Merdansson
- la porte de Saint-Denis, au chemin de Salicate, du côté nord de la citadelle, près le cimetière de l'ancienne paroisse de Saint-Denis
Certaines portes étaient bien antérieures à la construction de la palissade comme la porte Saint-Denis en 1268, la porte de Montferrand en 1321, la porte du Pont Juvénal ou de la laine en 1343.
La palissade subsista jusqu'au XVIe Siècle. Contrairement aux remparts, il est difficile de retrouver le tracé de l'ancienne palissade car les nouveaux boulevards ne suivent pas son tracé.
Le 10 mai 1707, le marquis de Castries, gouverneur de la ville et de la citadelle se plaignait du mauvais état des remparts, ponts, fossés et dougues.
Au XVIIIe Siècle, les fortifications et remparts de la ville étaient en mauvais état et l'autorité militaire s'en préoccupa notamment à cause de l'exploitation des fossés qui mettait nu les fondations des remparts (creux à fumier notamment) causant des éboulements ; les parapets de certains ponts des portes de la ville étaient démolis. Un des contreforts, similaire la tour des Pins entre la porte du Peyrou et la porte des Carmes était démoli à sa base et tenait en l'air. Les injonctions des gouverneurs ne furent pas suivies d'effets et même, le comblement des fossés commença à cette époque.
Le boulevard de l'Esplanade fut créé par Senès, ingénieur du Roi, de 1720 à 1723 qui crréa un chemin de quatre toises à l'endroit du chemin des douze pans, des remparts et des fossés. Ce qu'il en resta fut inféodé par arrêt du Conseil d'Etat le 18 janvier 1724 aux propriétaires des immeubles voisins à condition de créer des murs de hauteur et architecture uniformes.
En 1753, le fossé de la porte de Lattes fut comblé en vue de la construction de la salle de spectable, le boulevard fut créé sur la dougue élargie et le chemin des douze pans intérieur élargi devint la rue Richelieu.
De l'autre côté de la ville, le 5 décembre 1772, les Etats du Languedoc décidèrent de créer la promenade du Peyrou. Mais comme au niveau de la place royale, les corps de garde et les grilles disparues depuis la révolution empêchaient la circulation, le Conseil d'Etat par un arrêt du 29 avril 1773 autorisa les Etats à établir un chemin dans les fossés depuis la porte Saint-Guilhem jusqu'à la rue Basse. Plans de Grangent, directeur des travaux publics de la Province. Le comblement des fossés fut fait d'avril 1773 à décembre 1775. La pente après la rue Basse fut trop forte, on décidé de pousser jusqu'à au plan des Carmes en 1778 en créant le boulevard Henri IV. De la porte Saint-Guilhem jusqu'au plan des Carmes le boulevard fut bordé d'une double rangée de mûriers.
Le 22 décembre 1788, le conseil des vingt-quatre concéda à Louis Seran l'entreprise du comblement des fossés depuis la porte Saint-Guilhem jusqu'à la porte de la Saunerie, puis en 1789, les Ateliers de la Charité furent mandatés pour combler les fossés jusqu'à la salle de spectacle. Le 17 septembre 1802, Jacques Bonnieu, agriculteur de Saint-Clément fut choisi pour combler les fossés de la porte du Pila jusqu'à la port de la Blanquerie.