Revue historique du diocèse de Montpellier (1909-1915)
La Revue historique du diocèse de Montpellier est un périodique mensuel paraissant le 15 de chaque mois créée par l'abbé Julien Rouquette, alors curé de Sussargues, en mai 1909 ayant paru six années jusqu'en avril 1915 à Montpellier chez Valat, libraire. Administration au 24, rue Saint-Vincent-de-Paul, Montpellier.
Comité de rédaction
Directeur de publication Rouquette, Julien (1871-1927), curé de Sussargues.
Diocèse d'Agde : Abbé L. BOUGETTE, curé de Montblanc.
Diocèse de Béziers : Abbé SOUPAIRAC, 27, rue de la Citadelle, Béziers.
Diocèse de Loclèce : Abbé G. BLAQUIÈRE, curé de Saint-Andréde-Sangonis.
Diocèse de Maguelone-Montpellier : Abbé E. BOUSQUET, professeur d'histoire à l'École supérieure de Théologie, Montpellier.
Diocèse de Saint-Pons : M. Jos. SAHUC, à Saint-Pons.
Contenu de la revue
Déclaration du fondateur, l'abbé Julien Rouquette, lors de la création de la revue en mai 1909 :
En publiant une Revue historique du diocèse, nous ne voulons faire ni de la polémique ni de l'apologétique. La première ne sert pas à grand' chose, la seconde n'est pas notre but principal. Nous croyons, en effet, que l'Eglise n'a qu'à gagner à la publication d'études sérieuses, calmes et sévères, appuyées toujours sur une documentation irréfutable. Elle ne redoute pas, et ne peut pas redouter, la mise au jour des actes authentiques. Les uns seront à sa louange, les autres montreront les fautes de ses ministres : tous prouveront la divinité de sa mission.
L'histoire de notre Patrie est liée à l'histoire de l'Eglise, comme le corps est uni à l'âme ; étudier et connaître l'une, c'est étudier et connaître l'autre. Or, c'est d'après les documents authentiques qu'il faut étudier l'histoire et non d'après un manuel. Il faut, en effet, suivre la marche scientifique aussi bien en histoire que dans les autres sciences. On ne peut donc tirer des conclusions, et écrire des manuels qui les résument, qu'après avoir recueilli des faits en nombre suffisant pour établir une loi. Ce sont justement ces nombreux faits, ces expériences si l'on veut, que nous voulons faire connaître, pour permettre aux écrivains futurs d'avoir à leur service des actes sûrs et indiscutables, sur lesquels ils pourront s'appuyer pour écrire l'histoire telle que nos pères l'ont faite et l'ont vécue.
Aussi faisons-nous appel à tous ceux qui ont le culte du Beau et du Vrai. La Revue leur ouvrira toutes grandes ses colonnes. Toute chose a son importance dans les questions historiques : un petit fait qui peut nous paraître de très minime importance, peut parfois jeter de la lumière sur un personnage, une époque ; ouvrir sinon de nouveaux horizons, du moins diriger dans les recherches.
Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que l'histoire est une science absolument autonome, et ne doit pas se préoccuper des sciences qui l'entourent et lui demander leurs lumières. C'est dire qu'aussi longtemps que notre évêque nous laissera à la direction de la Revue, nous n'insérerons jamais des articles tendancieux ou dont la doctrine serait peu sûre ; des articles, où, sans preuves nouvelles, soit directes, soit indirectes, on attaquerait les traditions respectables de nos anciennes églises.
La plus grande liberté est laissée aux rédacteurs. Ainsi chacun gardera pleine et entière sa responsabilité. Si le directeur de la Revue a la responsabilité morale, à laquelle il ne peut se refuser, on comprendra qu'il ne puisse répondre de la valeur scientifique des articles insérés. On ne peut raisonnablement exiger de lui qu'il aille contrôler sur les documents toutes les assertions de ses collaborateurs. La publication d'un document, tel qu'il est, est de la simple honnêteté.
Un mot encore : que nos collaborateurs n'oublient pas que la prudence est, sinon la première, du moins une des premières qualités d'un historien consciencieux, et qu'un article d'histoire ne s'écrit pas comme on écrit un article de journal.
Nous prions nos abonnés de nous excuser si, dès le premier numéro, nous n'avons pas atteint la perfection, qu'ils sont en droit d'exiger de nous. Nous espérons que le second numéro sera irréprochable.
Le directeur : J. Rouquette, curé de Sussargues.