François Renaud de Villeneuve

De Marquerose
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Biographie selon Fisquet

François Renaud de Villeneuve naquit à Aix, le 2 avril 1683, du mariage de François Renaud de Villeneuve et de Madeleine de Forbin Sainte-Croix. Son acte de baptême est inscrit dans les termes suivants sur les registres paroissiaux de l'église métropolitaine de Saint-Sauveur d'Aix.

« L'an mil six cent huitante trois et le second d'avril, j'ay baptisé François Reynaud de Villeneuve, né cejourd huy de noble François, conseiller au parlement de Provence, et de dame Magdeleine de Fourbin. Le par. noble Reynaud de Fourbin de Ste Croix, chevalier, la m., noble dame Margueritte d'Esyssards (sic au lieu de des Issards) soubsignés

» VlLLENEUFVE — REINAUD DE FORBIN — POITEVIN, vic. »

Son frère, Louis Sauveur de Villeneuve, né le 6 août 1675, fut, en 1728, ambassadeur en Turquie, conseiller d'État en 1740, et mourut le 18 juin 1745.

Tonsuré à l'âge de dix ans, et docteur en théologie à l'Université d'Avignon, le 16 septembre 1700, François fut pourvu d'un canonicat dans la cathédrale de Marseille, le 21 octobre 1704, devint théologal de ce chapitre et fut ordonné prêtre le 18 juin 1707. M. de Vintimille, qui avait su apprécier son talent et son mérite, lors de sa translation, en 1708, à l'archevêché d'Aix, le ramena dans sa ville natale et le nomma, en 1709, chanoine de Saint-Sauveur, et, en 1714, supérieur de son grand séminaire et vicaire général du diocèse d'Aix. Le zèle et la charité dont il fit preuve pendant la peste de 1720, envers les malheureux atteints du fléau, et surtout envers les Chartreux qui abandonnèrent leur couvent pour se réfugier au séminaire, attirèrent sur lui l'attention publique, et, par brevet du 17 octobre 1723, Louis XV le désigna pour remplacer, sur le siège épiscopal de Marseille, l'illustre Belsunce, nommé à l'évêché-pairie de Laon.

M. de Belsunce n'ayant point voulu abandonner sa chère Église de Marseille, pria le roi de lui donner un successeur dans celle de Laon. En conséquence, par brevet du 25 novembre 1723, Etienne-Joseph de la Fare déjà nommé évêque de Viviers, fut transféré au siège épiscopal de Laon, et François Renaud de Villeneuve appelé à l'évêché de Viviers. Préconisé dans le consistoire du 12 janvier 1724, il obtint ses bulles dans celui du 12 juin suivant, et fut sacré le 13 août de la même année dans la chapelle du séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, par Louis-Jacques Chapt de Rastignac, archevêque de Tours, assisté de Louis-Joseph de Châteauneuf de Rochebonne, évêque de Carcassonne, et de Charles-Alexandre le Filleul de la Chapelle, évêque de Vabres. Il prêta, le 20 du même mois, serment de fidélité entre les mains du roi et vint aussitôt prendre possession de son diocèse. On doit donc considérer comme tout à fait apocryphe l'anecdote racontée au sujet de sa nomination à l'évêché de Viviers, dans la Vie de M. Coustou, par M. l'abbé Coste, pages 17 et 18.

Doué d'un zèle peu commun et d'un courage digne des temps apostoliques, il entreprit des missions pénibles dans les villages, dans les hameaux et jusques dans les paroisses situées au milieu des plus hautes montagnes. Les obstacles, les mauvais chemins ne l'arrêtaient point, partout il voulut faire entendre la parole évangélique, et, grâce à ses soins, il eut le bonheur de recevoir de nombreuses abjurations. Jusqu'à lui, les évêques de Viviers avaient fait leur résidence au Bourg-Saint-Andéol ; M. de Villeneuve, pour procurer à ses successeurs l'avantage de demeurer auprès de leur cathédrale et de leur séminaire, fit construire à Viviers un magnifique palais épiscopal, qui, par ses bâtiments, sa position et les jardins qui l'environnent, est un des plus beaux de France.

Député à l'assemblée générale du clergé qui s'ouvrit à Paris, le 19 avril 1742, il en fut un des présidents. Le 10 octobre de l'année suivante, il devint abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais. Le 10 avril 1748, il fut transféré à l'évêché de Montpellier.

Informé de sa nomination, le chapitre cathédral de Saint-Pierre s'assembla le 19 du même mois, et délibéra d'écrire à son nouvel évêque pour le féliciter, et de lui envoyer en même temps des lettres de vicaire général sede vacante. C'était un acte de politesse et (Je déférence que le chapitre faisait et qu'il n'a cessé depuis de faire aux évêques nommés de Montpellier.

En juin de la même année, M. de Villeneuve fut de nouveau député à l'assemblée du clergé de France pour la province de Narbonne, et y fut nommé l'un des présidents. Les travaux de cette assemblée le retinrent à Paris, et après avoir prêté serment entre les mains du roi,1e 9 octobre, pour le nouveau diocèse confié à son zèle et sacré dans la chapelle du séminaire de Saint-Sulpice, Joseph Rolin de Mons, son successeur sur le siège de Viviers (ô octobre 1748), il arriva à Montpellier, le 12 novembre suivant et prit possession du siège le lendemain. M. de Villeneuve continua, dans son second diocèse, ce qu'il avait fait dans le premier : il ne s'en absenta que rarement, assista comme l'un des députés, pour la province de Narbonne, à l'assemblée générale du clergé de France, réunie à Paris, le 25 mai 1755, et comme, dans les précédentes, y fut appelé aux honneurs de la présidence. Les jansénistes lui suscitèrent d'assez graves embarras et se vengèrent de lui par quelques ignobles pamphlets, notamment par une brochure intitulée : Lettres écrites au sujet du refus des sacrements fait à Madame de Moustelon par le curé de Notre-Dame de la ville de Montpellier, et par M. de Villeneuve, évêque de la dite ville, et des moyens horribles dont on s'est servi pour pouvoir la priver du saint viatique. À la Haye, 1755, in-12 de 48 pages. Les sectaires ne pouvaient pardonner à ce prélat d'avoir, étant évêque de Viviers, assisté en 1727, au concile d'Embrun, où avait été condamné un de leurs coryphées, Jean Soanen, évêque de Senez. II approuva une délibération du chapitre cathédral, en date du 27 mars 1761, qui permettait à la Compagnie des Pénitents bleus de Montpellier de venir en procession en l'église Saint-Pierre, tous les ans, le jour de l'Annonciation, et d'y faire ses prières devant l'autel de la sainte Vierge, en accomplissement d'un vœu qu'elle avait fait à Dieu pour la santé et la prospérité du roi et de la famille royale et pour le rétablissement de la paix.

L'épiscopat de M. de Villeneuve fut de 43 ans, dont 18 à Montpellier ; ce fut en cette ville qu'il mourut le 24 janvier 1766, à l'âge de 82 ans. Les États de Languedoc firent les frais de ses funérailles, comme il était d'usage pour les membres de cette assemblée. Son corps fut inhumé dans l'église cathédrale, le 28 du même mois, et son cœur porté dans la chapelle du séminaire. On lui fît ensuite un service solennel dans l'église de l'hôpital général dont il était bienfaiteur insigne, et son Oraison funèbre y fut prononcée. Elle a été imprimée, mais il ne nous a pas été possible de nous la procurer. Tous les religieux de l'Ordre des Chartreux célébrèrent, à son intention, après son décès, une messe de Beata, en reconnaissance de l'hospitalité qu'il avait exercée pendant la peste envers les Chartreux. Le général de l'Ordre s'y était obligé dans une lettre qu'il lui avait adressée pour le remercier de sa charité. La mémoire de M. de Villeneuve est en vénération dans le diocèse de Montpellier. On en parle encore comme d'un prélat extrêmement remarquable par l'ardeur de son zèle, l'abondance de ses aumônes, l'austérité de sa vie, son amour pour son clergé et son dévouement à tous les devoirs de l'épiscopat.

C'est à tort que l'Ordo du diocèse de Montpellier, pour 1859, le nomme François-Joseph Morel de Villeneuve de Mons.

M. de Villeneuve portait pour armoiries : de gueules, à trois lances frettées d'or, accompagnée de besants d'argent, et sur le tout, d'azur, à la fleur de lis d'or.