Abbaye Sainte-Marie de Valmagne : Différence entre versions

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Abbaye de Valmagne
| nom = Abbaye de Valmagne
 
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| numéro = CCCLII (352)<ref name = "Janauschek page 231"> {{Ouvrage | langue = la | prénom1 = Leopold | nom1 = Janauschek| lien auteur1 = Leopold Janauschek | titre = Originum Cisterciensium | sous-titre = in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit | lien titre = | numéro d'édition = | éditeur = Puthod | lien éditeur = | lieu = [[Vienne (Autriche)|Vienne]] | année = 1877 | mois = | volume = | tome = I | pages totales = 491 | passage = 231| isbn = | lire en ligne = http://archive.thulb.uni-jena.de/hisbest/receive/HisBest_cbu_00008654?jumpback=true&maximized=true&page=/4-Hist-eccl-VIII-11-2a_0004.tif | consulté le = 8 avril 2013}}.</ref>
 
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| légende = Vue de la façade et portail ouest de l'abbatiale
 
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| région historique = [[Languedoc]]
 
| lien région = [[Anciennes provinces de France|Province]]
 
| subdivision = [[Hérault (département)|Hérault]]
 
| lien subdivision = [[Département français|Département]]
 
| commune = [[Villeveyrac]]
 
| lien commune = [[Commune (France)|Commune]]
 
| diocèse = [[Diocèse d'Agde]]
 
| patronage =
 
| fondation = 1138
 
| congrégation = [[Ordre de Saint-Benoît]] (1138-1145)<br />[[Ordre cistercien]] (1145-1791)
 
| origine religieuse = [[Ordre de Saint-Benoît]]
 
| cistercien depuis = 1145
 
| dissolution = 1791
 
| abbaye-mère = [[Abbaye Notre-Dame d'Ardorel]] (1138-1145)<br />[[Abbaye de Bonnevaux]] (1145-1791)
 
| lignée de = [[Abbaye de Cîteaux]]
 
| abbayes filles = ''Aucune''
 
| style = [[Architecture gothique|Gothique]]
 
| protection = {{classé MH|1997}} <ref name="Mérimée">{{Mérimée|PA00103761}}</ref>
 
| géolocalisation = Hérault/Languedoc-Roussillon/France
 
}}
 
 
 
L''''abbaye Sainte-Marie de Valmagne''' est une [[abbaye]] [[Ordre de Cîteaux|cistercienne]] située à [[Villeveyrac]], dans le département de l'[[Hérault (département)|Hérault]] en [[France]].
 
 
 
== Historique ==
 
===La fondation===
 
 
 
L'abbaye de Valmagne<ref>Le toponyme ''"Vallis (ou "Villa") Magna"'' est connu depuis l'Antiquité. Le site était également connu à cette époque pour être celui d'une source d'eau (la source de Diane). On pense aussi que certaines colonnes en marbre de la salle capitulaire proviennent d'une villa romaine préexistante ("villa magna" ?).</ref>  est fondée en [[1138]] par [[Raimond Ier Trencavel|Raymond Trencavel]], [[Liste des vicomtes de Béziers|vicomte de Béziers]]. Cette fondation est confirmée l'année suivante par l'évêque d'Agde (1139). Les premiers moines viennent de l'[[abbaye Notre-Dame d'Ardorel]]. Dépendante de l'[[abbaye de Cadouin]], Valmagne suit d'abord la règle [[bénédictin]]e. Le fort développement de l'[[ordre de Cîteaux|ordre cistercien]] amène cependant l'abbaye à demander assez vite, en 1144, son détachement d'Ardorel et de Cadouin afin d'être rattachée à [[Abbaye de Bonnevaux (Dauphiné)|Bonnevaux]], fondation de [[Abbaye de Cîteaux|Cîteaux]], dans le [[Dauphiné]]. Trencavel s'y oppose sans succès : le rattachement est effectif en 1145. En [[1159]], le pape [[Adrien IV]] confirme cette affiliation cistercienne. L'abbaye respectera alors les règles morales et architecturales de [[Bernard de Clairvaux|saint Bernard]].
 
 
 
===La splendeur===
 
[[Fichier:Cartulaire de l'abbaye de Valmagne XIIe siècle-Archives départementales de l’Hérault- 9H37-10.jpg|gauche|vignette|260x260px|Cartulaire de l'abbaye de Valmagne : tome I (1138-1195). [[Archives départementales de l'Hérault]]. Cote : 9 H 37<ref name=":0" />]]
 
À l'image de Cîteaux, l'abbaye de Valmagne connaît une époque de splendeur avec d'abondantes donations, qui font que la richesse de la communauté sera considérable. Ainsi, une série de [[Grange cistercienne|granges]] est établie dans la région et les relations avec la noblesse locale sont excellentes. Au début du {{s-|XIII}}, le [[cartulaire]] de l'abbaye<ref name=":0" /> mentionne des granges à Crès, Marcouine, Vayrac, Fondouce, Mèze (pêcheries de l'étang de Thau), Saint-Martin-de-la-Garrigue ; une série de moulins sur l'Hérault entre Paulhan et Aumes. À ces possessions rurales s'ajoutent des maisons urbaines et suburbaines, à Béziers et à Montpellier (où les maisons du portail de Saint-Guilhem et du cimetière des Juifs forment le [[studium]] des cisterciens à Montpellier)<ref>H. Barthez, "Autour de Béziers, les moines et la croisade des Albigeois", pages 81-82 in. M. Bourin (dir.), ''En Languedoc au XIIIe siècle, le temps du sac de Béziers'', PUP, Perpignan, 2010</ref>. Un vignoble de 10 arpents (environ 5 hectares) est aussi mis en place par des moines bourguignons, eux-mêmes à l'origine du célèbre [[Château du Clos de Vougeot|Clos-Vougeot]]. La décision de reconstruire en [[1257]] une nouvelle église gothique sur les bases du premier édifice roman devenu trop exigu, alors que celui-ci n'a qu'un siècle d'existence, témoigne aussi de cette puissance. Au {{XIVe siècle}}, un cloître gothique remplace le précédent, roman, tout en en conservant des éléments. Du {{XIIe siècle}} au début du {{XIVe siècle}}, Valmagne est une des abbayes les plus riches du sud de la France. Elle compte alors près de 300 moines.
 
 
 
===La décadence===
 
Les premiers problèmes surviennent lors de la [[guerre de Cent Ans]], époque du "grand malheur". L'épidémie de [[peste noire]] dévaste la région en [[1348]] : de nombreux moines meurent, d'autres fuient l'abbaye. De même, le passage des [[grandes compagnies]] et autres mercenaires endommage Valmagne. Peu à peu, les abbés, élus par les moines, ne parviennent plus à faire face aux dépenses et certaines dépendances sont vendues. À partir de [[1477]], l'abbaye est alors dirigée par des [[abbé commendataire|abbés commendataires]] : pour améliorer la gestion, ces derniers, désignés par le roi, sont choisis au-dehors et non plus parmi les membres de la communauté<ref>Il s'agit du [[régime de la commende]].</ref>. Ces modifications conduisent à un certain relâchement de la vie religieuse et au désintéressement relatif de l'abbé pour son abbaye. Lors des [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], l'abbaye est presque abandonnée. L'abbé Vincent Concombey de Saint-Séverin, en poste depuis quatre ans, embrasse la religion réformée et fait le siège des lieux<ref>En 1573 ou 1575 (date à vérifier).</ref>. En [[1575]], une attaque des [[Huguenots]] brise tous les vitraux de l'église ; les dégâts sont considérables, notamment dans le cloître. Surtout, les moines sont massacrés lors de ces conflits et notamment le célèbre<ref>et légendaire ?</ref> Nonenque, moine [[cellérier]] octogénaire apprécié pour ses grandes compétences vinicoles. Pendant une quarantaine d'années, l'abbaye reste déserte : elle devient un repaire de brigands.
 
 
 
=== La rénovation et la fermeture ===
 
Les moines reviennent à Valmagne au début du {{XVIIe siècle}}. Ils font revivre l'abbaye en commençant par des travaux de restauration. Des parties de l'église, notamment les fenêtres aux vitraux brisés, sont ainsi murées pour éviter toute chute quant au cloître, il est restauré. La remise en ordre des bâtiments s'étend cependant sur toute la durée du siècle. À partir de 1680<ref>C. Devic, J. Vaissète, ''Histoire générale de Languedoc'', t.IV, Privat, Toulouse, 1876, pp.363 et 573.</ref>, un nouvel abbé commendataire, le cardinal [[Pierre de Bonzi]], [[Liste des évêques et archevêques de Toulouse|archevêque de Toulouse]] et [[Liste des archevêques de Narbonne|Narbonne]] et président des [[États du Languedoc]], cherche à transformer Valmagne en palais épiscopal et à lui rendre son lustre passé<ref>Ainsi, [[François Michel Le Tellier de Louvois|Louvois]] s'arrête à Valmagne en mai 1680 sur son chemin vers les places frontières des Pyrénées (Devic C., Vaissète J., ''Histoire générale de Languedoc'', t.XIII, Privat, Toulouse, 1877, p.516, citant une lettre de Louvois au marquis de Tilladet, datée du 18 mai 1680, publiée par Camille Rousset, ''Histoire de Louvois'', III, p.513).</ref>. En prélat bâtisseur, il dote l'abbaye d'un bel escalier d'honneur, réhausse le cloître d'un étage et créé un jardin à la française. En 1698<ref>Procuration du 6 septembre 1698.</ref>, Bonzi cède l'abbaye à son neveu, [[Armand Pierre de La Croix de Castries]]<ref>Devic C., Vaissète J., ''Histoire générale de Languedoc'', t.IV, Privat, Toulouse, 1876, p.618.</ref>. Toutefois, au début du siècle suivant, des travaux importants sont encore nécessaires dans l'église mais les moyens financiers commencent à manquer : l'abbaye est endettée ! Dans les dernières années du {{XVIIIe siècle}}, la communauté des moines est très réduite. Lors de la [[Révolution française]], l'abbaye est à nouveau saccagée. Des paysans révoltés brûlent mobilier, tableaux et archives. En [[1790]], les trois derniers moines quittent Valmagne et se réfugient à [[Barcelone]] en emportant le peu d'objets de valeur restant. L'abbaye devient [[bien national]]. Elle est vendue en [[1791]] à M. Granier-Joyeuse qui transforme l'église en chai (cave à vin). Des foudres sont alors installés dans les chapelles latérales et axiales de l'église. En raison de mésententes, les héritiers de l'entrepreneur cherchent ensuite à s'en séparer. Avec la permission de l'Évêché (?) , elle est rachetée par [[Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac|le comte de Turenne]]<ref>Comte [[Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac|Henri-Amédée-Mercure de Turenne]]</ref> en [[1838]]. Jamais revendue depuis, l'abbaye de Valmagne demeure désormais dans la descendance de cette famille<ref>Depuis sept générations.</ref> qui se consacre elle aussi à la viticulture.
 
 
 
=== Le statut actuel ===
 
L'église, le cloître et la salle capitulaire sont classés aux [[Monument historique (France)|monuments historiques]] le 11 avril 1947, et l'abbaye tout entière inscrite le 25 mars 1994 ; ce classements et cette inscription sont annulés par l'arrêté du 10 mars 1997, qui classe l'ensemble de l'abbaye<ref name="Mérimée" />. Celle-ci accueille aujourd'hui de temps en temps des manifestations culturelles (concerts classiques). Elle est également ouverte aux visites touristiques depuis 1975.
 
 
 
== Description ==
 
===L'église===
 
[[Fichier:Abbaye de Valmagne - Nef 1.JPG|260px|left|thumb|La nef]]
 
L'église actuelle, de style [[Architecture gothique|gothique]] classique, fut reconstruite à partir de [[1257]] sur les fondations d'une église romane devenue trop petite. Mesurant {{Unité|83|m}} de long et {{Unité|23|m}} de haut<ref>On signale parfois une hauteur de 24,50 m dans certaines descriptions de l'édifice.</ref>, cet édifice de grandes dimensions est d'une élévation très hardie et gracieuse ; il correspond d'ailleurs plus au style gothique que l'on rencontre dans le nord de la France (et peu au gothique languedocien). Bâti en pierre locale de piètre qualité, le bâtiment est dans un état général relativement mauvais, voire fragile ; quelques contreforts sont même tombés. C'est pour cette raison, et afin d'assurer la stabilité de l'édifice, que certaines de ses ouvertures (fenêtres hautes) ainsi que les espaces entre les colonnes de la nef sont murés, souvent depuis le {{s-|XVII}}.
 
 
 
La façade principale est précédée par un narthex encadré de deux puissantes tours de défense. Vestibule où l'on recevait les catéchumènes, ce narthex était également un espace où la messe était célébrée pour les fidèles des environs. Il est constitué de trois travées séparées par des arcs à doubleaux chanfreinés. Les chapiteaux et les culots de l'archivolte sont décorés en contradiction avec la règle cistercienne : "Secret de la Sagesse", "Moine partagé entre le Bien et le Mal", "Moine soutenant les Pécheurs", "Saint Louis à la tête couronnée et fleur de lysée".
 
 
 
L'église présente trois nefs à sept travées se terminant, après la croisée du transept, en un presbytérium entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent neuf chapelles (dont sept rayonnantes après une première travée). Ce déambulatoire donne une forte impression de profondeur grâce à quelques artifices architecturaux : piliers en amande, rétrécissement de l'espace entre les piles du chœur au fur et à mesure que l'on se rapproche du chevet et par conséquent arcs se brisant de plus en plus vers la partie centrale. Le transept s'ouvre, à droite, sur la "Porte des Matines" menant au dortoir des moines (et permettant l'accès direct des profès aux offices de nuit) et, à gauche, sur la "[[Porte des Morts]]" conduisant aux cimetière destiné aux moines et autres généreux donateurs.
 
 
 
Soumise à la règle cistercienne, la décoration de l'église est par conséquent réduite au minimum : clés de voûte des croisées d'ogives et éléments végétaux sur les chapiteaux des piliers. On remarque plus précisément la clé de voûte de l'abside représentant le couronnement de la vierge et celle de la travée du chœur montrant saint Benoît et saint Bernard. La chapelle du chevet est également ornée d'une vierge du {{s-|XVII}}. Un clocher mur, à trois ouvertures, rappelle les "triplets cisterciens" (comme dans la salle capitulaire). Par ailleurs, le bâtiment héberge encore les foudres (inutilisés aujourd'hui) de la production de vin du domaine local dans les chapelles latérales (l'église ayant été transformée en chai sous la Révolution).
 
 
 
<gallery>
 
Abbaye de Valmagne - Narthex.JPG
 
Abbaye de Valmagne - Voute.JPG
 
Abbaye de Valmagne - Foudres.JPG
 
Abbaye de Valmagne - Choeur.JPG
 
Abbaye de Valmagne - Transept.JPG
 
Abbaye de Valmagne - Déambulatoire.JPG
 
Abbaye de Valmagne - Voute du choeur.JPG
 
</gallery>
 
 
 
===Le cloître===
 
[[Fichier:Valmagna 8.jpg|175px|left|thumb|Le cloître]]
 
[[Fichier:Valmagna 7.jpg|260px|thumb|Le lavabo et la fontaine]]
 
L'aile Est du [[cloître]] date du {{s-|XII}}, ainsi que la bibliothèque, la sacristie, la salle capitulaire, le parloir et la salle des moines. le reste du cloître, date du {{s-|XIV}}. Il est constitué d'une cour de grandes dimensions fermée de chaque côté par cinq grandes arches séparées par des contreforts. Chacune de ces arches présente une suite de quatre arcs plus petits eux-mêmes surmontés d'un oculus. Au-delà de ces arches, quatre galeries font office de préau. La galerie nord servait à la lecture et au ''mandatum'' tandis que la galerie orientale, la plus ancienne, ouvrait sur l'[[armarium]], la sacristie, la [[salle capitulaire]] et le parloir. L'[[armarium]] est très modeste : étagères de livres de prières couronnées d'un plein cintre en dents de scie. La sacristie, surmontée d'une voûte romane et précédée d'une porte en plein cintre également ornée d'une décoration en dents de scie, est la chapelle de l'abbé qui y conservait les objets du culte. La galerie ouest, ou "aile des convers", longe des bâtiments du {{s-|XII}} (réfectoire des convers) tandis que la galerie méridionale précède le réfectoire des moines.
 
 
 
Près de l'aile sud du cloître, le lavabo se trouve devant le réfectoire (afin que les moines se purifient les mains avant de toucher le pain, symbole sacré). Une clôture octogonale avec une série de trois arcs de chaque côté, reposant sur des colonnettes jumelées, enserre une fontaine. Un répertoire varié (trilobes, quatre feuilles, anneaux), aux remplages monoblocs, complète cet ensemble. Celui-ci est couvert de huit nervures de pierre se réunissant au centre par une clé pendante. La végétation, apportant de l'ombre au lieu en plein été, est supportée par une treille. Alimentée par la source de Diane<ref>La source de Diane, connue depuis l'Antiquité, alimente les différents bassins de l'abbaye avant de rejoindre l'étang de Thau par divers ruisseaux.</ref>, la fontaine déverse son eau pure de la vasque supérieure vers un bassin octogonal par quatre têtes de griffons.
 
 
 
Le jardin du cloître, enserré entre les quatre galeries et autour de la fontaine-lavabo, expose des roses de [[Cîteaux]], créées par [[Georges Delbard|Delbard]], et des bambous noirs, lui conférant ainsi un charme tout à fait particulier.
 
 
 
{{clr}}
 
 
 
===[[Salle capitulaire]]===
 
[[Fichier:Valmagna 5.jpg|260px|left|thumb|Entrée de la salle capitulaire]]
 
Cette salle constitue une des parties les plus anciennes ({{s-|XII}}) et les plus importantes de l'abbaye. Les moines y viennent tous les matins, au sortir de l'office. Les profès sur les bancs de pierre, les convers, sans "voix au chapître", dans la galerie et l'abbé sur sa chaire adossée à l'orient, on y lit la règle, le "rouleau des morts" et autres nouvelles de l'ordre. On y rend aussi la justice.
 
 
 
Son accès s'effectue, depuis le cloître, par un portail flanqué de grandes fenêtres doubles de chaque côté, le tout supporté par des colonnettes et des chapiteaux de différents types : feuille d'acanthe, feuille plate, feuille d'eau. Certaines de ces colonnes sont en marbre et proviennent sans doute d'une villa romaine préexistante. De beaux vases du cardinal de Bonzi ont été placés entre les baies. Une nef unique, sans piliers, supporte la voûte surbaissée en anse de panier. À l'est, sur le mur du fond, s'ouvre une fenêtre à trois ouvertures ("triplet cistercien" en souvenir de la trinité). Des fragments du jubé mutilé lors des guerres de religion, aujourd'hui réinstallés sur les bancs, avaient été utilisés par les moines pour bâtir l'escalier menant à la Porte des Matines. On peut encore admirer certaines scènes : "Les Saintes Femmes au Tombeau", "Mise en croix", "Annonciation", "Baptême du Christ", "Déposition", "Arrivée du Christ à Jérusalem", "Jésus parmi les Docteurs".
 
{{clr}}
 
 
 
===Les autres éléments===
 
 
 
D'autres éléments de moindre importance complètent l'ensemble : le réfectoire, avec de beaux vitraux<ref>Restaurés en 1991 et 1992, ces vitraux présentent les armoiries des propriétaires actuels (famille de Turenne).</ref> et une cheminée renaissance<ref>Cette cheminée a été apportée du château de [[Cavillargues]] lors d'une restauration à la fin du {{s-|XIX}}.</ref>, le caveau, le dortoir (à l'étage) et la chambre d'hôte (dans le bâtiment épiscopal ajouté au {{XVIIe siècle}}). Depuis les transformations du cardinal de Bonzi, la salle des moines (ou scriptorium) et le parloir n'existent plus.
 
 
 
Le jardin de Saint-Blaise, situé à l'extérieur, près de la Porterie (ou chapelle Saint-Blaise), reconstitue un jardin médiéval : "hortus" (plantes potagères) et "herbularius" (plantes médicinales ou simples).
 
 
 
== Vignoble ==
 
 
 
[[Fichier:Valmagna 4.jpg|thumb|133px|Les chais]]
 
Les moines cisterciens plantent de la vigne à Valmagne dès le {{XIIe siècle}}, comme dans toutes leurs abbayes qui sont à l'origine, notamment, des grands vignobles bourguignons. Depuis, ce terroir a toujours porté de la vigne. Au {{XVIe siècle}}, les 10 arpents (5 hectares) permettent la production d'un vin de qualité (rôle du frère Nonenque). Granier-Joyeuse transforme l'église en chai au début du {{XIXe siècle}} ; en [[1820]], des [[Foudre (récipient)|foudres]] en chêne de [[Russie]] sont installés dans la nef. On appelle le site la « cathédrale des vignes ». Les vins sont alors exportés jusqu'au [[Mexique]]. Entre les deux guerres, ils sont vendus à [[Paris]], [[rue Mouffetard]].
 
 
 
De nos jours, la production (sur un ensemble de 75 hectares) est encore largement diffusée. Deux terroirs s'affirment sur la propriété. Le premier, devant l'abbaye, au sol [[argile|argilo]]-[[calcaire]], donne des blancs principalement ; ce sont les classiques de l'appellation. Le second, au nord, derrière l'abbaye, et séparé du précédent par une barrière rocheuse, s'étend sur 12 hectares riches en [[Marne (roche)|marnes]] et grès rouges (parcelle de « la Grand Combe ») : il donne des vins rouges de qualité (cuvée « de Turenne »). Depuis [[1985]], ces parties les plus escarpées ont été classées [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] (30 ha).
 
 
 
L'abbaye abrite également un petit conservatoire de cépages.{{clr}}
 
 
 
== Galerie ==
 
<gallery mode=packed>
 
Fichier:Valmagne abbaye 1.jpg|Vue depuis l'entrée
 
Fichier:Valmagne abbaye eglise.jpg|Église (transformée en chai)
 
Fichier:Valmagne abbaye exterieur eglise.jpg|Église vue depuis le cloître
 
Fichier:Valmagne abbaye chapitre.jpg|Chapître
 
Fichier:Valmagne abbaye cloitre 1.jpg|Cloître
 
Fichier:Valmagne_abbaye_cloitre_2.jpg|Cloître
 
Fichier:Abbaye de Valmagne - Lavabo.jpg|Lavabo
 
Fichier:Valmagne abbaye clocheton.jpg|Clocheton
 
Fichier:Abbaye de Valmagne - exterieur.jpg|Extérieur
 
</gallery>
 
 
 
== Abbés ==
 
(liste non exhaustive)
 
* [[1328]]-[[1328]] -  ''' Bernard II de Valsaintes ''', commit à cette date par le pape [[Jean XXII]] pour réformer l'abbaye, puis le transféra la même année à l'[[Abbaye Notre-Dame de Candeil]]<ref>[[Hugues Du Tems]], '' Le Clergé de France ou tableau historique et chronologique des Archevêques, ...''', à Paris chez Delain, 1774, p. 55.</ref>
 
== Propriétés, revenus, dépendances ==
 
;Abbayes :
 
* [[Abbaye de Vignogoul]] (Hérault), nonnes, à {{unité|25|km}}
 
;Prieurés :
 
 
 
;Paroisses;
 
 
 
;Granges:
 
* Mas du Novi (Ferme des novices), vignes
 
* Domaine des Bessilles à {{unité|2|km}}, vignes
 
 
 
== Voir aussi ==
 
{{Autres projets|commons=Category:Abbaye de Valmagne}}
 
=== Bibliographie ===
 
* Cartulaire de Valmagne en deux tomes : tome I (1138-1195) et tome II (1192-1225), [[Archives départementales de l'Hérault]], 9H37-38<ref name=":0">Le cartulaire de Valmagne a été numérisé par les [[Archives départementales de l'Hérault]] et est intégralement consultable en ligne : tome I (1138-1195), conservé sous la cote [http://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta55957ea240b1c 9 H 37] et tome II (1192-1225), conservé sous la cote [http://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta55957ea25ec28 9 H 38].</ref>
 
* {{Ouvrage|auteur=Diane de Gaudart d'Allaines|titre=Abbaye de Valmagne|éditeur=Éditions Gaud|année=2000|isbn=2-84080-035-7}}
 
* {{Ouvrage|auteur=Pierre de Gorsse|titre=L'Abbaye cistercienne Sainte-Marie de Valmagne, au diocèse d'Agde en Languedoc|éditeur=|année=1933|isbn=}}
 
* Frère Philippe Markiewicz, ''L'Abbaye Sainte-Marie de Valmagne'', dans  ''Arts sacrés'', hors-série, {{n°|4}}, année 2013, {{p.|60-63}}, 74 p.
 
* Hélène Morin-Sauvade, ''La filiation de l'abbaye de Bonnevaux'', {{p.|103-120}}, dans ''Unanimité et diversité cisterciennes: filiations, réseaux, relectures du {{XIIe}} au {{XVIIe}} siècle'', Publications de l'université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 2000 {{ISBN|2-86272-177-8}} [https://books.google.fr/books?id=2Uh4VWK8ZHIC&pg=PA112#v=onepage&q&f=false (''extraits'')]
 
 
 
=== Article connexe ===
 
* [[Liste des monuments historiques de l'Hérault]]
 
 
 
=== Liens externes ===
 
* [http://www.valmagne.com Site officiel de l'abbaye de Valmagne]
 
* [http://www.david-merlin.com/phototheque/index.php?album=37 Reportage photographique 1 (49 photos)]
 
* [http://www.artcistercien.com/Galeries/Abbaye%20de%20Valmagne/index.html Reportage photographique 2 (79 photos)]
 
* [http://www.music-qualite.com/salle_de_reception/abbaye-de-valmagne.html Mise en lumières de l'abbaye de Valmagne]
 
* [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/memoire_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_5=LBASE&VALUE_5=PA00103761 Photographies de la base Mistral (18 photos)]
 
 
 
== Notes et références ==
 
{{Références|colonnes=2}}
 
 
 
 
 
{{Portail|monachisme|Catholicisme|architecture chrétienne|monuments historiques|Hérault}}
 
 
 
[[Catégorie:Abbayes de l'Hérault]]
 

Version du 3 février 2018 à 14:58

Abbaye de Valmagne