Antoine de Subjet de Cardot : Différence entre versions
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Antoine de Subjet-Cardot naquit le 7 octobre 1514, dans un village des environs d'Avignon, de parents plus distingués par leur piété que par leur richesse. Il fut admis comme enfant de chœur dans la collégiale de Saint-Symphorien de cette ville, et fit en peu de temps de si grands progrès en musique, qu'étant allé à Paris, il y fut aussitôt reçu parmi les chanteurs de la chapelle du roi. Antoine, à cette époque, venait d'entrer dans les ordres. Désireux d'accomplir de saints pèlerinages, il entreprit le voyage de la Terre sainte, puis, à son retour, celui de Saint-Jacques de Compostelle. Revenu à Paris, il reprit sa place à la cour, et jouit d'une si grande faveur auprès du roi, que Ce prince lui fit obtenir l'archidiaconé de Notre-Dame des Doms, à Avignon , le doyenné de Tarascon, l'abbaye de Tironneau, au diocèse du Mans, et le nomma enfin à l'évêché de Montpellier. Antoine ayant alors transigé avec Pierre de Boulhe, et obtenu ses bulles à Rome, vint à Montpellier et prit possession en personne le 3 novembre 1573.
Il s'appliqua, Tannée suivante, à rétablir dans le diocèse toutes choses en un meilleur état, sans épargner ni soins ni dépenses, nourrit de ses propres deniers les religieux qu'il rappela dans la ville, fit publier un Bréviaire et un Missel corrigés, d'après les décisions du concile de Trente, et à défaut d'églises, détruites en partie par les calvinistes, ordonna qu'on célébrât le saint sacrifice dans des maisons particulières qu'il consacra au culte. Une maladie épidémique, étant venue porter le ravage dans Montpellier, ce prélat ne prit point la fuite, mais aidé de la plupart de ses prêtres, il exposa généreusement sa vie pour son troupeau, et sut lui procurer à la fois les secours temporels et spirituels. Au milieu de la dévastation, causée par le fléau, les calvinistes s'emparent de la ville et en chassent l'évêque et ce qui restait de catholiques autour de lui. Antoine Subjet fut alors contraint de se retirer à Frontignan avec son chapitre. La paix paraissant rétablie, après le voyage de Catherine de Médicis dans le Languedoc, en 1579, le prélat et les chanoines revinrent à Montpellier; mais la peste les força de se retirer, en octobre 1579, à Villeneuve, d'où ils ne revinrent qu'au mois de février 1583.
Antoine de Subjet travailla sans relâche au rétablissement du culte, plaça le chapitre dans la maison du vestiaire de Maguelone, dite la Canourgue, et fit relever, à ses frais, la maison épiscopale. Il ne se montra pas moins généreux envers l'église de Notre-Dame des Doms, à Avignon, et envers la collégiale de Saint-Symphorien de la même ville, à laquelle il assigna quelques rentes pour l'instruction littéraire des enfants de chœur. En 1583, il conféra le prieuré de Saint-Just, dont les calvinistes cherchaient à séduire les habitants, à un religieux carme appelé Phislon, savant prédicateur, qu'il nomma son vicaire forain en ce district.
Énergique défenseur des droits et privilèges de son Église, Antoine de Subjet parvint à peu près, à cette époque, à recouvrer, les Seigneuries de Sauve, de Durfort et de Salevois. En 1589; il rendit une ordonnance qui astreignait, sous diverses1 peines, les chanoines de la cathédrale à prendre Tordre de prêtrise, et décréta, sous peine de péché mortel, la récitation au" chœur et en particulier de l'office de la sainte Vierge, que l'on avait négligé pendant les horreurs de la guerre civile. Il fit aussi plusieurs statuts pour la décence du culte divin et la célébration des saints mystères, dans un chapitre général qu'il présida le 24 octobre 1594. Il y décida notamment qu'aux jours de fêles solennelles, dans le cas où l'évêque serait empêché, une des dignités ou personnats serait chargé de faire l'office, et que des chanoines lui serviraient de prêtre assistant, de diacre et de sous-diacre.
Parvenu à l'âge de 82 ans, il fit, le 4 juillet 1596, un testament dans lequel il assigna divers legs à son Église. Par un codicille en date du 4 octobre, il laissa une rente pour instituer deux enfants de chœur, chargés de rappeler son souvenir au chanoine célébrant la messe quotidienne, après Matines. Enfin, après avoir désigné pour son successeur Guitard de Ratte, chanoine de Montpellier et conseiller au parlement de Toulouse, Antoine de Subjet mourut le vendredi, 8 octobre 1596, et fut inhumé à Maguelone, où son tombeau fut orné' avec une grande magnificence.
Son épitaphe, aujourd'hui dans un état de dégradation complète, était ainsi conçue : Ici sont déposés les ossements d’Antoine de Subjet, premier évêque après la sécularisation, qui s'endormit dans le Seigneur le 6 des ides de novembre 1596 ; muni comme un voyageur de tous les sacrements, il s'envola vers le ciel comme un pasteur très-chrétien. Au pied de sa tombe, et sur une autre plaque de marbre, étaient gravées ses armes, qu'on ne peut plus reconnaître, et, eu petits caractères, l'éloge funèbre suivant :
" Au Dieu très-bon, très-grand, et à la mémoire éternelle d’Antoine de Subjet, qui vécut de telle sorte que, dans aucun siècle, son souvenir ne saurait s'éteindre. Il passa les premiers temps de son enfance à A vignon, et la consacra tant à saint Symphorien qu'au Christ, et à la bienheureuse Vierge, sa mère. Une incroyable piété lui fit entreprendre de saints pèlerinages aux lieux illustrés par la vie et par la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, et aussi à Saint-Jacques de Compostelle. Il offrit sa jeunesse à la chapelle des rois de France, François Ier et Henri II, où il parut dans les chœurs sacrés. Sa vertu et sa piété lui firent obtenir l'archidiaconat de Notre-Dame des Doms, à Avignon, et son mérite toujours croissant lui donna l'abbaye de Tironneau; Sa tendre dévotion et sa générosité chrétienne lui valurent V estime de tous et du roi très-chrétien, qui, avec l'agrément de tout le monde, lui donna l'évêché de Montpellier. L'ardeur de son zèle et de sa foi, dans ces fonctions par lui remplies pendant 24 années, lui fit augmenter la maîtrise de Saint-Pierre de deux enfants de chœur, et il prit soin que le même nombre de ces enfants fut élevé à Notre-Dame des Doms et à Saint-Symphorien. Non-seulement il conserva au milieu des ennemis son troupeau sain et sauf, mais encore par la chasteté de sa vie, par ses longues abstinences et par sa piété, il sut triompher de ses ennemis et tous les siens lui ont décerné le glorieux titre de bon pasteur. Ce fut en répétant ces paroles de saint Paul : Cupio dissolvi et esse cum Christo , qu'il rendit son âme à Dieu, Né le 7 des ides d'octobre 1514, il s'envola au ciel le 6 des ides de novembre 1596. ' Passant, celui qui fit ériger ce tombeau se nommait Horace Hugues, docteur en l'un et l'autre droit, prieur de Grammont, chanoine et chantre de l'Église de Montpellier, son neveu très-respectueux.
Nous avons dit que les armoiries d'Antoine de Subjet avaient été gravées sur sa tombe; mais en leur état actuel, il est de toute impossibilité de les distinguer. Aucun armorial à notre connaissance ne les renferme.