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Lecestre Léon. Jospeh Berthelé (1858-1926). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1926, tome 87. pp. 232-234
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Source : Lecestre Léon. Jospeh Berthelé (1858-1926). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1926, tome 87. pp. 232-234
  
 
Notre confrère Joseph Berthelé est mort à Montpellier le 12 mai 1926. Né en 1858, il appartenait à la promotion de 1882 et avait présenté comme thèse une Étude sur l'hôpital du Saint-Esprit en Grève, à Paris. Ce travail est resté inédit, sauf un chapitre sur l'hospitalité de nuit à Paris aux XIVe et XVe siècles (1883).
 
Notre confrère Joseph Berthelé est mort à Montpellier le 12 mai 1926. Né en 1858, il appartenait à la promotion de 1882 et avait présenté comme thèse une Étude sur l'hôpital du Saint-Esprit en Grève, à Paris. Ce travail est resté inédit, sauf un chapitre sur l'hospitalité de nuit à Paris aux XIVe et XVe siècles (1883).

Version du 8 janvier 2019 à 13:09

Joseph Berthelé
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Biographie
Naissance : 7 mai 1858 Paris
Décès : 12 mai 1926 Montpellier
Sépulture : {{{Sépulture}}}
Activités : archiviste
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Joseph François Marie Berthelé, né le 7 mai 1858 à Paris et mort le 12 mai 1926 à Montpellier, est archiviste de l'Hérault.

Archéologue et archiviste. - Élève de l'École des Chartes. - Archiviste du département des Deux-Sèvres (1883-1894), puis de l'Hérault. - Fondateur de la campanographie scientifique

Biographie

Source : Lecestre Léon. Jospeh Berthelé (1858-1926). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1926, tome 87. pp. 232-234

Notre confrère Joseph Berthelé est mort à Montpellier le 12 mai 1926. Né en 1858, il appartenait à la promotion de 1882 et avait présenté comme thèse une Étude sur l'hôpital du Saint-Esprit en Grève, à Paris. Ce travail est resté inédit, sauf un chapitre sur l'hospitalité de nuit à Paris aux XIVe et XVe siècles (1883).

Nommé archiviste des Deux-Sèvres dès 1882, Berthelé passa en 1892 aux archives de l'Hérault et conserva ce dernier poste jusqu'à sa mise à la retraite à la fin de 1924. La municipalité de Montpellier lui avait confié, en outre, la direction des archives de la ville, et, pendant quelques années, il fit à la Faculté des lettres un cours sur les sciences auxiliaires de l'histoire. La bibliographie de ses œuvres, très nombreuses et variées, ne saurait être faite ici ; elle l'a été ailleurs assez complètement, et je ne veux citer que ses principaux travaux.

Archiviste consciencieux, il publia en 1906 et 1918 deux volumes de l'Inventaire analytique des archives de l'Hérault, l'Inventaire des cartulaires municipaux d'Agde (1901) et celui des archives de Pézenas (1907), mais surtout les cinq beaux volumes de l'Inventaire des archives de la ville de Montpellier, si intéressants par les importants documents originaux et les dissertations historiques qu'ils renferment.

Mais notre regretté confrère, quoiqu'il ait publié divers textes historiques, comme les Constitutions de Guillaume Durand, évêque de Mende et la Vieille chronique de Maguelone, était surtout un archéologue. Dès son arrivée à Niort, il avait été séduit par la belle et riche architecture des églises poitevines, et, après une courte incursion dans l'antiquité gallo-romaine, où l'entraînèrent les fouilles exécutées à Sanxay par le P. de la Croix, il consacra son activité à l'archéologie du Poitou. Outre plusieurs monographies d'églises : Gourgé, Parthenay-le-Vieux, Saint-Jouin-de-Marnes, Maillezais, etc., il fit paraître deux ouvrages de première valeur : Recherches pour servir à l'histoire des arts en Poitou (1889) et Carnet de voyage d'un antiquaire poitevin (1896), où il démontrait de façon péremptoire l'influence qu'eurent les ordres monastiques sur la diffusion des styles architecturaux. Quand il fut transféré à Montpellier, il étudia plus particulièrement la topographie et la toponymie anciennes de la région nouvelle qu'il habitait ; dans cet ordre d'idées, la découverte la plus curieuse qu'il fit est celle de l'origine du nom de Montpellier (Mons pestelarius, Mont du pastel), origine qu'il établit d'une manière incontestable.

Une branche très spéciale de l'archéologie, l'histoire des cloches, des fondeurs de cloches et de leur industrie, fut l'objet préféré de ses études, on pourrait dire sa passion ; il s'y spécialisa de telle façon qu'il était parvenu à s'en faire comme un domaine propre, où il régnait à juste titre en maître incontesté. Il ne se cantonna ni dans le Poitou, ni dans le Languedoc, la France presque entière fut le théâtre de ses recherches et de ses études ; il s'y adonnait comme à une chasse, grimpait dans tous les clochers et ne se laissait rebuter ni par les échelles branlantes, ni par les planchers vermoulus, ni par les ténèbres et la poussière des combles. Le résultat de ses expéditions fut, outre de nombreuses notices isolées, toutes soignées et définitives, la mise au jour de grands recueils qu'il intitula Enquêtes campanaires (1903), Enquêtes campanaires rémoises (1905), Archives campanaires de Picardie (1911). En 1910 il entreprit la publication d'une revue uniquement consacrée aux cloches et aux fondeurs, dont il fit paraître les livraisons intermittentes sous la rubrique Ephemeris campanographica, et qui forma jusqu'à la guerre de 1914 trois gros volumes de 500 pages chacun.

La haute valeur de son érudition ne nuisait en rien aux qualités aimables de son caractère. D'une modestie vraie, il ne montrait ses très vastes connaissances archéologiques et l'ampleur de sa documentation que lorsqu'il y était contraint par une discussion scientifique ou par l'exposé nécessaire d'une découverte curieuse. Homme du nord, il s'était épris de ces pays du midi qu'il habitait, et, lorsque l'âge de la retraite l'atteignit, il voulut rester à Montpellier. Son seul regret était de ne pouvoir profiter des facilités de tout genre que la capitale offre aux travailleurs ; dans ses passages à Paris, quand nous causions de nos travaux, il s'extasiait chaque fois sur les commodités que la capacité de production des grandes imprimeries parisiennes donne aux éditeurs de textes et d'œuvres d'érudition. Excellent ami, dévoué, complaisant, le cœur sur la main, cachant une finesse très réelle sous les dehors d'une cordiale bonhomie, tel je l'ai connu dans nos années d'école, tel il resta jusqu'à la fin. Il avait été cruellement atteint dans ses affections par la perte de son fils, chimiste distingué, mort pendant la guerre ; mais, discret et réservé, il n'en parlait que lorsqu'il savait trouver une communauté de chagrin et d'espérance chez un ami éprouvé de la même façon. Il se consolait par le travail, qui était la

joie de sa vie, et auquel, jusqu'à ses derniers jours, il consacra les loisirs de sa retraite. Son œuvre d'archéologue et de campanographe est assez importante pour lui assurer une place distinguée parmi ses confrères.

Léon Lecestre.