Dominicaines de Montpellier

De Marquerose
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Les religieuses de Saint-Dominique ou Prouillanes furent fondées en 1294 par le père Bernard Grandis député par le chapitre provincial des dominicains tenu à Avignon cette année-là. On les appelait aussi soeurs Prouillanes à cause du nom du monastère de Prouilles fondé au diocèse de Saint-Papoul par saint Dominique lui-même.

Le père Grandis fut aidé dans cette mission par deux autres religieux natifs de Montpellier, le père Dieudonné Fabri et le père Gautier Aiguillon. Ils choisirent un emplacement sur le chemin de Montpellier à Celleneuve au-dessus du couvent des dominicains de la Portalière.

Leur monastère fut consacré par Bérenger de Frédol, évêque de Maguelone. Leur première soeur fut la mère Prestandine, suivie de dix autres soeurs puis bientôt trente-quatre. Elles furent reçurent des privilèges du roi Jacques II de Majorque en janvier 1296 puis du roi Philippe de Bel en août de la même année.

Vers la fin du XIVe siècle, ces religieuses se trouvant en danger dans un monastère aussi éloigné de la ville demandèrent aux consuls de Montpellier par l'entremise du cardinal Anglic Grimoard, proche parent de l'abbesse de Prouilles, de leur trouver un autre lieu de vie plus proche de la ville. Une délibération du conseil de la ville du 4 décembre 1381 attribua aux religieuses l'hôpital et de l'église Saint-Guilhem dans le faubourg du même nom dont les consuls étaient patrons. Le lendemain, leur supérieur, le frère Pierre Montanier, leur prieure Agnès de Aussac, et leur sous-prieure, Saure de Heusière, et les quarante-et-une soeurs de la communauté accèptèrent cette attribution et les conditions demandées (fc aigrefeuille III p 465)

On trouve à cette date les autres soeurs suivantes : Martine Portale, Gaudiose de Cazes, Béatrix de Quarante, Raymonde Bonami, Françoise de Vernet, Ricarde Trinquère, Marguerite Causide, Florence Ricarde, Aigline d'Aigrefeuille, Sibille Texier, Rique Vidal, Marthe Boissière, Causide de Castanis, Catherine de Clapiers.

Ceci fut confirmé par le pape Clément VI le 12 des calendes de juin 1346 (la date ne coïncide pas avec la délibération du conseil municipal de 1381). Le pape ajoute que leur ancien monastère ne doit pas servir à des choses profanes et qu'un prêtre doit y assurer le service liturgique. En 1382, Dominique de Florence, évêque de Saint-Pons, dominicain, leur fit construire le réfectoire qu'il manquait à leur nouvelle demeure.

1446 procès et acquisition des biens des religieuses du Vignogoul à Montpellier (développer).

En 1562, ces religieuses durent quitter leur couvent chassées par les calvinistes qui ravagèrent tous les églises et couvents de la ville et de ses faubourgs. En 1635, madame de La Chaise, tante du père de La Chaise, confesseur du roi Louis XIV, quitta la ville du Puy avec quelques religieuses pour rétablir les dominicaines à Montpellier. Peut-on en conclure que nos religieuses se réfugièrent au Puy en 1562 lorsqu'elles furent chassées de Montpellier par les calvinistes ?

Elles se logèrent d'abord dans un faubourg dans une propriété de M. de Trinquère, juge-mage puis très vite regagnèrent la ville dans une propriété de M. Duché, près des capucins, enfin à la Blanquerie dans une maison de M. du Robin. Enfin, M. Sartre, conseiller en la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, ainsi que Mme d'Estoubleau sa fille, leur apportèrent leurs secours pour réintégrer la maison qu'elles avaient quittée en 1562.

Elles étaient encore florissantes lorsque Monsieur d'Aigrefeuille écrivit son histoire de Montpellier.